María Teresa Rivera, une femme salvadorienne récemment libérée après quatre ans d’emprisonnement pour des motifs liés à une grossesse, risque d’être rejugée si le procureur général décide de faire appel de la décision du juge qui vient d’ordonner sa libération.
María Teresa Rivera, 33 ans, a été incarcérée en 2011 et condamnée à 40 ans de prison pour « homicide avec circonstances aggravantes », après avoir fait une fausse couche. Le 20 mai 2016, un juge a ordonné la libération de María Teresa Rivera après avoir examiné sa condamnation et statué qu’il n’existait pas suffisamment d’éléments de preuve pour étayer les accusations dont elle fait l’objet. Cependant, le Bureau du procureur général a diffusé une déclaration publique le même jour indiquant qu’il comptait déposer un recours et demander que la dernière décision en date soit réexaminée.
Un matin en novembre 2011, la belle-mère de María Teresa Rivera l’a emmenée à l’hôpital après l’avoir trouvée inconsciente, étendue sur le sol et saignant abondamment. Alors qu’elle saignait encore, un membre du personnel hospitalier a signalé le cas de María Teresa Rivera à la police, affirmant qu’il existait « des éléments indiquant qu’elle avait avorté ». La police l’a appréhendée et menottée alors qu’elle était dans son lit d’hôpital.
Pendant son procès, le tribunal a statué que contrairement à ce qu’elle avait affirmé, il n’était pas possible que María Teresa Rivera n’ait pas eu connaissance de sa grossesse. Le tribunal qui l’a condamnée a accepté à titre de preuve contre María Teresa Rivera une déclaration de l’une de ses responsables, qui a affirmé qu’elle lui avait dit qu’elle était enceinte en janvier 2011. Si cette déclaration était exacte, María Teresa Rivera aurait été enceinte de 11 mois au moment de son arrestation.
En novembre 2015, le médiateur des droits humains du Salvador a déclaré que les autorités n’avaient pas respecté les droits à l’égalité et à la non-discrimination de María Teresa Rivera ainsi que son droit à une procédure régulière. Le médiateur a indiqué que les autorités avaient enfreint le principe de présomption d’innocence et qu’elles n’avaient pas prouvé la culpabilité de María Teresa Rivera.