Le 2 mai 2021, des agents des services de sécurité sont venus chercher Luis Manuel Otero Alcántara à son domicile, le siège du mouvement San Isidro, où il observait une grève de la faim pour protester contre la saisie par les autorités, quelques jours auparavant, de plusieurs de ses œuvres qui se trouvaient chez lui.
Tout comme lors de sa précédente détention à l’hôpital en novembre 2020, Luis Manuel Otero a expliqué que des agents des services de sécurité de l’État l’ont soumis à une surveillance physique constante et l’ont empêché de quitter l’hôpital. Selon son témoignage, il n’avait accès à aucun moyen de communication avec le monde extérieur et était soumis à un régime de visites très restrictif pendant son séjour à l’hôpital. Durant la dernière partie de sa détention, il a indiqué que les agents notaient le nom de toutes les personnes qui entraient dans sa chambre, y compris des médecins et des infirmières.
Il a également déclaré que pendant le mois qu’a duré sa détention, il n’a été autorisé à se rendre dehors que trois fois ; il pense que c’était pour pouvoir le filmer et apporter la preuve de l’endroit où il se trouvait, la pression internationale à son sujet se faisant plus pressante. Selon son témoignage, pendant la majeure partie de sa détention, les lumières vives de l’hôpital étaient allumées jour et nuit, ce qui, selon les normes internationales relatives aux droits humains, peut s’apparenter à un mauvais traitement.
À Cuba, les militant·e·s politiques, les journalistes indépendants et les artistes, ainsi que les défenseur·e·s des droits humains, sont régulièrement arrêtés, harcelés et intimidés uniquement pour avoir défendu et exercé leur droit à la liberté d’expression. Luis Manuel n’aurait jamais dû être privé de sa liberté dès le départ.
Après sa libération, il a chaudement remercié Amnesty International pour son soutien.