Atena Daemi, militante abolitionniste, a été libérée sous caution le 15 février 2016. Elle attend l’issue de son appel contre une condamnation à 14 ans de prison, prononcée contre elle du fait de son militantisme pacifique. Si elle est renvoyée en prison, Amnesty International la considérera comme une prisonnière d’opinion.
Atena Daemi, défenseure des droits humains et militante contre la peine de mort, a été libérée de la prison d’Evin, à Téhéran, le 15 février, moyennant une caution de cinq milliards de rials (l’équivalent de 166 000 dollars américains) en attendant son jugement en appel. Pendant son incarcération, Atena Daemi avait fait état de plusieurs problèmes de santé, notamment de douleurs rénales, de problèmes cardiaques, de faiblesses dans les mains et les pieds, de soucis dentaires et gingivaux, et d’épisodes de vision trouble, mais elle n’a pas reçu de soins adéquats. Sa famille a demandé qu’elle bénéficie d’une permission de sortie pour raisons médicales, mais les autorités ont semble-t-il répondu que cela était impossible avant que le résultat de son appel ne soit connu. Elle risque d’être de nouveau emprisonnée si sa condamnation est confirmée en appel.
Atena Daemi a appris le 12 mai 2015 qu’elle avait été condamnée à une peine de 14 ans d’emprisonnement par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Son procès, qui s’est tenu en mars 2015, était manifestement inique et n’a pas duré plus de 15 minutes. Le tribunal l’a condamnée à une peine de sept ans de prison pour « rassemblement et collusion dans le but de nuire à la sécurité nationale » et « diffusion de propagande contre le système » sans préciser la sanction correspondant à chaque charge. Elle a également été condamnée à une peine de trois ans pour « outrage au fondateur de la république islamique d’Iran et au Guide suprême » et à une autre de quatre ans pour dissimulation de preuves. Ces accusations sont liées à des propos critiques qu’elle a tenus sur Facebook et Twitter à propos d’exécutions et de violations des droits humains en Iran, ainsi qu’à sa participation à des rassemblements devant des prisons, en signe de solidarité avec les proches de condamnés à mort. Le fait qu’elle ait distribué des tracts contre la peine capitale et ses liens avec des défenseurs des droits humains et les proches de personnes tuées lors de la répression qui a suivi l’élection de 2009 ont également été retenus comme éléments à charge. Atena Daemi a été arrêtée en octobre 2014. Ce n’est qu’au bout d’une semaine après son arrestation qu’elle a pu appeler sa famille au téléphone, et elle a dû attendre 25 jours pour pouvoir recevoir la visite de ses proches. Elle a été détenue dans la section 2A de la prison d’Evin, dirigée par les pasdaran (gardiens de la révolution), pendant 86 jours, dont 51 à l’isolement. Elle n’a pas été autorisée à consulter d’avocat-e pendant cette période, alors qu’elle a été interrogé à plusieurs reprises.