Ghada Jamsheer, militante bahreïnite de défense des droits des femmes, a été libérée de prison le 12 décembre pour raisons médicales. Le tribunal a ordonné qu’elle purge sous la forme de travaux d’intérêt général les quatre mois restants sur sa peine cumulée de 10 mois d’emprisonnement. Elle est toujours en instance de jugement pour d’autres affaires.
Le 12 décembre, Ghada Jamsheer, une défenseure des droits humains travaillant sur les droits des femmes, a été libérée du centre de détention pour femmes d’Issa, au sud de Manama, la capitale, à l’issue d’une procédure d’appel pour raisons médicales. Les quatre mois qu’il lui reste à purger sur ses condamnations actuelles le seront sous la forme de travaux d’intérêt général. Sa santé s’était détériorée à cause des mauvaises conditions de détention, qui augmentaient par ailleurs son risque de contracter des infections en raison de sa polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune qui provoque une inflammation chronique des articulations et d’autres parties du corps. Les autorités ne l’ont pas encore informée de la nature des travaux d’intérêt général qu’elle devra effectuer, ni de la date à laquelle ils débuteront.
Ghada Jamsheer est poursuivie depuis 2014, notamment dans le cadre de 10 affaires distinctes de diffamation, toutes en relation avec des messages publiés sur son compte Twitter, dans lesquels elle faisait état d’allégations de corruption à l’hôpital universitaire du roi Hamad, sur l’île de Muharraq, au nord-est de Manama. Le 22 juin 2016, une cour d’appel a confirmé sa peine cumulée de 10 mois d’emprisonnement en rapport avec quatre de ces affaires ; Ghada Jamsheer a déjà purgé trois mois en détention provisoire, de septembre à décembre 2014. Elle a été arrêtée le 15 août 2016 à l’aéroport international de Bahreïn, afin de purger le reste de sa peine.
Ghada Jamsheer doit également comparaître devant la cour d’appel le 22 décembre dans une autre affaire pour laquelle elle a été condamnée à un mois d’emprisonnement pour avoir « insulté » une policière au cours de sa détention en 2014, une accusation qu’elle réfute catégoriquement. Amnesty International estime que cette accusation a été forgée de toutes pièces et, si elle est incarcérée à nouveau à la suite de cette procédure d’appel, l’organisation la considérera comme une prisonnière d’opinion.