Un journaliste de l’État du Chhattisgarh, dans le centre de l’Inde, a été arrêté et inculpé car il aurait envoyé un message sur Whatsapp critiquant la police de l’État. S’il est déclaré coupable, il encourt une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement.
Le journaliste Prabhat Singh a été arrêté le 21 mars et inculpé au titre des sections 67 et 67A de la loi sur les technologies de l’information (IT) pour avoir « publié et diffusé du contenu indécent sous forme électronique », en raison d’un message envoyé sur Whatsapp et critiquant la police de l’État. Il a également été inculpé d’« extorsion et entrave au travail de la police ». La police affirme que Prabhat Singh a résisté à son arrestation, ce qu’il nie. Il a été placé en détention provisoire par un tribunal local jusqu’au 31 mars.
D’après Xitiz Dubey, l’avocat de Prabhat Singh, « Prabhat a été interpelé par la police le 21 mars et a été maintenu en détention sans procès-verbal introductif (FIR) pendant un jour. Lorsqu’il a finalement comparu devant le tribunal le lendemain, Prabhat a indiqué au juge qu’il avait été victime de torture pendant sa détention. Il avait plusieurs marques de torture sur la poitrine et la main ».
La torture représente une violation de l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), un traité contraignant pour l’Inde. Cette disposition est inscrite à l’article 21 de la Constitution indienne. Cet article établit le droit non dérogeable de ne pas subir de torture ni de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Prabhat Singh, connu pour ses rapports dénonçant l’inaction de la police et ses excès, est depuis longtemps sous surveillance policière.
Les journalistes et les défenseurs des droits humains du Chhattisgarh sont pris pour cible tant par les forces de sécurité que par des groupes armés maoïstes, en raison de leur travail.