Militant palestinien et alors étudiant de troisième cycle à l’université Columbia, Mahmoud Khalil a participé activement au campement de solidarité avec Gaza installé sur le campus de cet établissement, où il a assuré des fonctions de négociation avec la direction et de communication avec la presse. Il a le statut légal de résident permanent aux États-Unis et il est marié avec une citoyenne américaine, qui a donné naissance à leur premier enfant en avril. Le 8 mars 2025, des agents des services de l’immigration ont arrêté Mahmoud dans sa résidence universitaire en affirmant que son statut avait été révoqué et en menaçant d’arrêter son épouse enceinte.
Mahmoud a été placé temporairement dans un centre de détention des services de l’immigration dans le New Jersey, puis transféré dans un autre situé en Louisiane, sans que ses avocats ni son épouse ne soient prévenus. Le gouvernement s’est appuyé sur une disposition rarement utilisée du Code des États-Unis pour révoquer son statut, en arguant que sa présence continue aux États-Unis aurait « des conséquences potentiellement graves pour la politique étrangère ». Un juge de l’immigration siégeant en Louisiane a depuis estimé que Mahmoud pouvait être expulsé pour ce motif et a rejeté sa demande d’asile le 20 juin.
Le 11 juin, une cour fédérale de district du New Jersey a statué que le maintien en détention de Mahmoud par le gouvernement pour des raisons de politique étrangère était probablement contraire à la Constitution mais qu’il pouvait rester détenu pour d’autres motifs. Le gouvernement a informé la cour qu’il continuerait de détenir Mahmoud pour une autre raison, à savoir qu’il avait dissimulé des informations lors du dépôt de sa demande de résidence permanente – ce que Mahmoud et ses avocats ont nié à plusieurs reprises. Le 20 juin, le juge a estimé que son maintien en détention pour ce nouveau motif était « très inhabituel » et ordonné sa libération sous caution assortie de conditions pendant la durée de sa procédure d’immigration et des recours liés devant la justice fédérale dans le New Jersey. Mahmoud a été libéré le jour même.
Le gouvernement américain a immédiatement fait appel de cette décision et promis de continuer de tenter d’obtenir son expulsion.
Mahmoud Khalil a déclaré par la suite :
« Vos messages m’ont aidé à tenir. Cependant, la lutte est loin d’être terminée, le génocide est toujours en cours à Gaza, Israël livre toujours une guerre totale contre la Palestine. Le gouvernement américain finance ce génocide, et l’université Columbia investit dans ce génocide. C’est pourquoi je manifestais, c’est pourquoi je continuerai de manifester avec vous tous, même s’ils me menacent de détention. Même s’ils me tuaient, je défendrais encore Gaza. »
Amnesty International est en communication avec les avocats de Mahmoud et publiera la prochaine action liée à sa procédure d’immigration dans un avenir proche. Un grand merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées pour cette action.