Écrire Six manifestants détenus sans inculpation

Six anciens étudiants de l’université de Khartoum sont détenus sans inculpation dans cette ville depuis le 23 avril. Ils ont été arrêtés par le Service national de la sûreté et du renseignement lors d’une manifestation contre la vente de plusieurs bâtiments de l’université. Ils risquent d’être victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements.

Le 23 avril à 14 heures, des dizaines d’anciens étudiants de l’université de Khartoum ont manifesté contre la vente de plusieurs bâtiments de cet établissement. Ils entendaient ainsi se montrer solidaires des étudiants actuels, qui avaient organisé une manifestation similaire du 11 au 14 avril. Des agents du Service national de la sûreté et du renseignement ont arrêté 19 manifestants (13 femmes et six hommes) devant l’université. Ils les ont emmenés dans leurs locaux, près de la gare routière de Shendi (Khartoum-Nord), où ils les ont placés en détention. Toutes les personnes arrêtées, sauf six, ont été libérées sans inculpation. Elles ont affirmé avoir été soumises à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements en détention.

Les six manifestants toujours incarcérés sont : Mohamed Farouk, 45 ans, ingénieur des travaux publics et président adjoint du Parti de l’alliance soudanaise ; Murtada Eltuhami, ingénieur agronome et assistant du secrétaire général de l’Oumma (Parti de l’indépendance) ; Ibrahim Abu Samara, ingénieur des travaux publics et président du Syndicat des ingénieurs diplômés de l’université de Khartoum ; Hassan Mahmoud, ingénieur des travaux publics ; Nazim Abdelrahim, ingénieur des travaux publics et Ammar Hassan, ingénieur des travaux publics. Ils n’ont pas été inculpés ni présentés à une autorité judiciaire compétente.

Ils risquent de subir des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.

Amnesty International a recueilli de nombreuses informations indiquant que le Service national de la sûreté et du renseignement et la police avaient intensifié la répression des activités des militants politiques et des étudiants. Le Service national de la sûreté et du renseignement détient toujours des pouvoirs étendus en matière d’arrestation et de détention en vertu de la Loi de 2010 relative à la sécurité nationale, qui lui permet de maintenir des suspects en détention jusqu’à quatre mois et demi sans contrôle judiciaire. Ses agents usent de leur pouvoir pour arrêter et placer en détention des personnes de façon arbitraire, et pour leur faire subir des actes de torture et autres mauvais traitements. La même loi protège les agents du Service national de la sûreté et du renseignement de toute poursuite pour les actes commis dans l’exercice de leurs fonctions, d’où une culture généralisée de l’impunité. Les modifications de la Constitution adoptées par le Parlement le 5 janvier 2015 aggravent davantage la situation car elles accordent encore plus de pouvoirs au Service national de la sûreté et du renseignement, qui peut désormais s’immiscer comme bon lui semble dans les affaires politiques, économiques et sociales.
De violents affrontements opposent des étudiants à la police depuis trois semaines dans près de 10 universités du pays. Des dizaines d’étudiants ont été arrêtés sur tout le territoire. Mohamad Al Sadiq Yoyo, 20 ans, étudiant de deuxième année à la faculté d’art de l’université Al Alhila d’Omdourman, a été abattu le 27 avril par des agents du Service national de la sûreté et du renseignement. Selon un rapport médical auquel Amnesty International a eu accès, ce jeune homme a été touché près du cœur. Trois autres étudiants ont été blessés pendant l’attaque qui s’est déroulée lors d’une manifestation publique organisée par l’Association des monts Nouba à l’université Al Alhila. La mort d’Abubakar Hassan Mohamed Taha, étudiant de l’université du Kordofan abattu la semaine dernière par des agents du Service national de la sûreté et du renseignement, a déclenché des manifestations étudiantes contre le gouvernement dans tout le pays. Trois étudiants ont été tués depuis janvier 2016 dans plusieurs universités soudanaises.
Le 23 avril, le Service national de la sûreté et du renseignement a libéré sans inculpation deux militants étudiants, Ibrahim Yahya Omer et Mohamed Adam Shahtallah. Bader Al Deen Salah Mohamed a été libéré après avoir été inculpé en vertu de l’article 182 (« dégradations volontaires ») du Code pénal de 1991. Deux autres étudiants, Ahmed Al Mujtaba et Ahmed Zuhair Dawd, sont toujours derrière les barreaux. Ahmed Zuhair Dawd a été torturé en détention ; il a même eu le nez cassé. Les cinq étudiants susmentionnés ont été arrêtés par le Service national de la sûreté et du renseignement lors d’une manifestation à l’université de Khartoum qui a commencé le 11 avril et s’est poursuivie jusqu’au 14. Ce mouvement de protestation a été déclenché par des informations selon lesquelles l’État projetait de vendre certains bâtiments de l’université.

Noms : Mohamed Farouk, Murtada Eltuhami, Ibrahim Abu Samara, Hassan Mahmoud, Nazim Abdelrahim et Ammar Hassan
Hommes

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