Quinze ouvriers et syndicalistes étudiants sont détenus au Myanmar et ont été inculpés de diverses infractions pénales pour avoir manifesté pacifiquement en faveur de meilleures conditions de travail. Ce sont des prisonniers d’opinion qui doivent, à ce titre, être libérés immédiatement et sans condition.
Le 18 mai, la police de la municipalité de Tatkton, près de la capitale du Myanmar, Naypyidaw, a arrêté plus de 70 ouvriers de l’industrie du bois et membres de la Fédération des syndicats étudiants de Birmanie (ABFSU). Ceux-ci manifestaient pacifiquement contre le licenciement d’ouvriers de l’usine Myanmar Veneer Plywood Private Ltd, qui résulterait selon eux du fait qu’ils ont réclamé le paiement des heures supplémentaires et une amélioration des conditions de travail. Les manifestants ont commencé à défiler pacifiquement dans la région de Sagaing à la fin du mois d’avril et se rendaient à Naypyidaw pour présenter leurs griefs au gouvernement central lorsqu’ils ont été arrêtés.
Le 19 mai, 20 manifestants ont été libérés sans inculpation, et 36 autres ont été remis en liberté le 1er juin après l’abandon des poursuites engagées contre eux. Cependant, 15 manifestants pacifiques restent détenus et inculpés de diverses infractions au Code pénal : « prendre part à un rassemblement illégal » (article 143), « rejoindre ou continuer un rassemblement illégal après que celui-ci a reçu l’ordre de se disperser » (article 145), « participer à une émeute » (article 147) et « provoquer des troubles » (article 505-b). Ils encourent chacun six ans et demi de prison au total pour ces faits.
Pour protester contre ces accusations et convaincus qu’ils ne bénéficieront pas d’un procès équitable, ils ont décidé de « boycotter » leur procès en refusant d’engager un avocat et en perturbant les audiences, notamment en chantant. Le 13 juillet, ils ont tous été reconnus coupables d’outrage à magistrat au titre de l’article 480 du Code de procédure pénale et condamnés à un mois d’emprisonnement ou 5 000 kyats (environ 4 euros) d’amende. Certains ont déclaré qu’ils ne paieraient pas l’amende et purgeraient la peine de prison à la place.
Ces 15 manifestants pacifiques sont actuellement incarcérés à la prison de Yamethin, dans la région de Mandalay (centre du Myanmar). Plusieurs se sont plaints de mauvaises conditions d’hygiène et de l’absence de soins médicaux.