En Thaïlande, des manifestants pacifiques risquent d’être arrêtés et condamnés à une peine pouvant aller jusqu’à huit ans d’emprisonnement, les autorités cherchant à réduire au silence ceux qui leur demandent de ne pas reporter les élections promises.
Les autorités ont lancé une opération de répression contre des personnes, notamment des militants étudiants et des sympathisants de l’opposition, qui ont participé à une manifestation pacifique en faveur de la démocratie le 27 janvier 2018 : une centaine de personnes se sont rassemblées sur le trottoir devant le centre commercial MBK, dans le centre de Bangkok. Les autorités ont engagé des poursuites au pénal contre 39 personnes présentes lors de la manifestation, y compris contre des passants d’après certaines informations.
Ces 39 personnes risquent d’être condamnées à une peine allant jusqu’à un an d’emprisonnement car il leur est reproché d’avoir violé deux textes qui restreignent excessivement le droit de réunion pacifique – un décret de l’exécutif interdisant les rassemblements de cinq personnes ou plus pour des motifs « politiques », et l’interdiction des rassemblements publics dans un périmètre de 150 mètres autour du palais royal au titre de la Loi sur les rassemblements publics (2015).
Neuf personnes, parmi lesquelles figurent le militant étudiant opposé au coup d’État Rangsiman Rome, l’avocat Anon Nampa et les militants politiques et de l’opposition Ekkachai Hongkangvan, Sirawith Seritiwat et Sombath Boonngamanong, sont également inculpés de sédition, et ils risquent jusqu’à sept ans d’emprisonnement pour leur participation présumée à l’organisation d’un rassemblement pacifique. Certaines de ces personnes font déjà l’objet de plusieurs inculpations pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression après le coup d’État qui a permis aux autorités militaires de prendre le pouvoir, en mai 2014.