Écrire Des membres d’une église « domestique » chrétienne en « détention criminelle »

Li Yingqiang fait partie de la centaine de membres de « l’Église de l’alliance de la pluie d’automne » de Chengdu, dans la province du Sichuan, qui ont été arrêtés à la suite d’une descente de police effectuée le 9 décembre 2018. Il ne peut ni entrer en contact avec sa famille, ni consulter l’avocat de son choix ; par conséquent, il risque d’être soumis à des actes de torture ou à d’autres mauvais traitements.

Li Yingqiang, un des fondateurs de « l’Église de l’alliance de la pluie d’automne », a été placé en « détention criminelle » le 11 décembre 2018 par le Bureau de la sécurité publique de la ville de Chengdu, sur la base de l’infraction présumée de « tentative de provocation de conflits et troubles à l’ordre public ». Li Yingqiang s’était caché à la suite d’une descente de police effectuée dans les locaux de l’Église le soir du 9 décembre. Fondée en 2005, « l’Église de l’alliance de la pluie d’automne » est l’une des plus grandes et des plus importantes Églises « domestiques » de Chine, ces Églises dont les membres se réunissent dans leurs propres maisons, et non dans des lieux de culte approuvés par les autorités.

Le 10 décembre, la veille de son placement en détention, Li Yingqiang a écrit une lettre ouverte aux fidèles de l’Église, les encourageant à rester forts en cette période difficile. Il a insisté sur le fait que « l’Église de l’alliance de la pluie d’automne » devait rester une Église « domestique », et non s’enregistrer en tant qu’Église officielle auprès du Bureau des affaires religieuses pour rejoindre le Mouvement protestant des trois autonomies (l’Église protestante officiellement reconnue en Chine). Il a ensuite conseillé aux fidèles, s’ils ne pouvaient plus se recueillir dans les locaux de leur Église, d’envisager de louer un autre lieu. « S’il n’y a pas d’espace intérieur que nous puissions utiliser pour le culte, nous devrons commencer à pratiquer à l’extérieur », a-t-il poursuivi.

Aucun contact n’a été établi avec Li Yingqiang depuis son arrestation et, selon une source proche, il ne bénéficie pas des services d’un avocat. Il est actuellement incarcéré dans le centre de détention de la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine), et son bien-être suscite de vives inquiétudes, car il risque d’être torturé ou soumis à d’autres formes de mauvais traitements.

Le 9 décembre 2018, dans la soirée, la police de Chengdu a fait une descente dans les locaux de « l’Église de l’alliance de la pluie d’automne ». Une centaine de fidèles ont été arrêtés et interrogés par la police les jours suivants, notamment Li Yingqiang, le pasteur Wang Yi, Jiang Rong, Qin Defu, Ge Yingfeng, Li Xiaofeng, Lü Jinfeng, Fu Lijun, Huang Yaling et Li Zihu. D’autres ont été relâchés mais restent sous étroite surveillance. Certains ont indiqué qu’on leur avait demandé de signer un document dans lequel ils s’engageaient à ne plus participer aux réunions de l’Église. On était toujours sans nouvelles de Liu Yingxu, Ding Shuqi et Song Enguang au moment où cette Action urgente a été lancée.

Trois jours après la descente de police, le 12 décembre, l’Église a publié une déclaration écrite rédigée plusieurs mois auparavant par le pasteur Wang Yi, dans laquelle il exprimait sa détermination à défendre la liberté de religion. Certains membres ont été arrêtés sur la base d’infractions pénales présumées, notamment d’« opérations commerciales illégales » et de « tentative de provocation de conflits et troubles à l’ordre public ». Le pasteur Wang Yi et son épouse Jiang Rong ont été placés en détention au secret sur la base de l’infraction présumée d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’État », un chef d’inculpation vague souvent utilisé contre les dissident.e.s et les militant.e.s qui expriment des critiques à l’égard des autorités.
Fondée en 2005, « l’Église de l’alliance de la pluie d’automne » est l’une des plus grandes et des plus importantes Églises « domestiques » de Chine. Les dirigeants et les membres de l’Église ne voulaient pas l’enregistrer auprès du Bureau des affaires religieuses ni du Mouvement protestant des trois autonomies, auquel les Églises protestantes doivent être affiliées pour être reconnues par les autorités. Ce type d’Église est communément appelé Église « domestique » car ses membres se réunissent généralement dans leurs maisons pour pratiquer leur culte.

Depuis l’entrée en vigueur du « Règlement relatif aux affaires religieuses » modifié le 1er février 2018, des Églises « domestiques » ont fait état de nouvelles mesures de répression à leur encontre un peu partout dans le pays, notamment dans les provinces du Henan, du Zhejiang, du Guangdong et de Heilongjiang. Les autorités ont retiré des croix et des inscriptions chrétiennes des lieux de culte, confisqué ou vandalisé des biens ecclésiastiques, ordonné à des Églises de fermer et interrogé des dirigeants et des fidèles.

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