Au moins 12 membres de la minorité religieuse des ahmadis ont été contraints de quitter leur foyer sur l’île de Bangka, le 5 février. Neuf autres sont en butte à des actes d’intimidation.
Au moins 12 membres de la minorité religieuse des ahmadis, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été contraints de quitter leur foyer dans le village de Srimenanti, sur l’île de Bangka, dans la province de Bangka Belitung Islands, au large de la côte est de Sumatra, le 5 février, et n’ont toujours pas pu rentrer chez eux. Le chef du commandement militaire de district (Kodim 0413) s’est rendu au bureau des ahmadis dans le district de Bangka, et a ordonné aux habitants du village de Srimenanti et d’autres villages du district de quitter le district dans la matinée du 5 février. Un groupe d’une centaine d’habitants opposés aux ahmadis se sont plus tard rassemblés, alors que les familles étaient contraintes de partir sous escorte policière pour un lieu qui n’a pas été rendu public. Selon les organisations de défense des droits humains qui surveillent la situation, au moins neuf hommes de la communauté des ahmadis ont choisi de rester au village de Srimenanti, mais des habitants tentent de les intimider et menacent de détruire leurs maisons et leurs biens.
Le groupe était menacé d’expulsion depuis le 5 janvier, date à laquelle le gouvernement du district de Bangka leur a adressé une lettre, leur demandant de se convertir à l’islam sunnite majoritaire ou de quitter le district. Ils avaient jusqu’au 5 février pour prendre une décision. Le 24 janvier, une centaine d’individus au moins se sont rassemblés pour manifester contre les ahmadis devant leurs locaux, sous surveillance de la police et de l’armée. Le ministère indonésien de l’Intérieur, Tjahjo Kumolo, s’est opposé au projet d’expulsion initié par le gouvernement local de Bangka et avait ordonné aux autorités locales de retirer leur ultimatum. Cependant, elles ont ignoré cet ordre.
Des membres de la communauté ahmadie sont en butte à des actes d’intimidation et à des menaces dans d’autres régions d’Indonésie, parce que le gouvernement considère leurs enseignements comme « déviants ».