De nouvelles attaques contre les député.es et membres du personnel de l’Assemblée nationale liés aux partis d’opposition ont débuté au Venezuela le 20 décembre 2019. Les événements du 5 janvier 2020 laissent à penser que l’ensemble des autres député.es courent un risque élevé de subir des arrestations arbitraires et d’autres violations graves des droits humains. Ce n’est pas la première fois que le président Nicolás Maduro et son gouvernement soumettent des parlementaires et des membres du personnel de l’Assemblée nationale à des tentatives d’intimidation, des actes de harcèlement, des violences physiques, des arrestations arbitraires et des disparitions forcées en vue de réduire l’opposition au silence.
Écrire Les membres de l’opposition courent un risque élevé de subir des attaques
Le 5 janvier 2020 se tenait l’élection du nouveau bureau de l’Assemblée nationale vénézuélienne pour la nouvelle année. Cette élection a eu lieu sur fond de politique de répression, dans le contexte de laquelle les autorités dirigées par Nicolás Maduro ont soumis des membres du personnel et des député.es de l’Assemblée nationale à des actes de harcèlement, des tentatives d’intimidation et des arrestations arbitraires, en vue d’entraver les droits civils et politiques.
Amnesty International a récemment reçu des informations faisant état de la possible disparition forcée du député Gilber Caro et de Víctor Ugas, qui ont été arrêtés par des agents de l’État présumés le 20 décembre 2019. Ils ont tous deux été présentés à un juge, mais les autorités ont refusé de donner à leurs proches des informations sur le lieu où ils sont détenus.
Les campagnes de dénigrement et les menaces ayant visé des membres de l’opposition, dont la députée Delsa Solórzano, sont autant d’agissements venant s’ajouter aux actes de harcèlement et d’intimidation persistants exercés contre des député.es de l’opposition et des membres du personnel de l’Assemblée nationale qui ont été arrêtés arbitrairement. Ces dernières années, plusieurs dizaines de membres de l’opposition ont dû fuir le pays et demander l’asile après avoir été menacés par le gouvernement de Nicolás Maduro.
Dans le rapport intitulé Hunger for Justice : Crimes against Humanity in Venezuela qui a été publié l’an dernier, Amnesty International concluait que les exécutions extrajudiciaires ciblées, les détentions arbitraires ainsi que les morts et les blessures résultant du recours excessif à la force exercé par le gouvernement de Nicolás Maduro, dans le contexte d’une politique de répression systématique et généralisée menée depuis au moins 2017, étaient susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité.
Depuis 2014, un nombre sans précédent de Vénézuélien.nes se sont réfugiés à l’étranger, en quête de sécurité et d’un avenir digne. En décembre 2019, on estimait à 4,8 millions le nombre de personnes qui avaient fui le pays ; selon certaines prévisions, ce chiffre pourrait atteindre 5,5 millions en 2020.
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