Au moins 23 membres de partis politiques soudanais dans l’opposition ont été arrêtés par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) entre le 4 et le 27 novembre. On ignore où ils se trouvent, et ils risquent d’être torturés ou autrement maltraités. Des manifestations sporadiques ont été organisées, les contestataires entendant protester contre la hausse récente des prix du carburant, de l’électricité, des transports, de la nourriture et des médicaments.
Au moins 15 membres du Parti du Congrès soudanais (SCP), dans l’opposition, dont son président Omer Yousef El Digair, le vice-président Khalid Omer Yousef et le secrétaire général Mastoor Ahmed Mohammed, ont été arrêtés par le NISS entre le 4 et le 27 novembre. Pendant cette période, 19 autres membres du parti ont eux aussi été interpelés avant d’être relâchés.
Le 8 novembre, le NISS a procédé aux arrestations de Khalid Sayed Nouri, Jafar Al Sadig, Dia Eldin Hussein Al Siddig et Awad Aldaw Khalifa, tous membres du Mouvement pour la réforme maintenant. Il a également arrêté Siddig Yousef, Mohamed Dia El-Din, Tarig Abdel Majeed et Munzer Abu al Maali, chefs de file des Forces du consensus national (NCF, une coalition de partis d’opposition), le 23 novembre. Ces arrestations interviennent sur fond de mécontentement croissant de la population et sont consécutives aux manifestations organisées de manière sporadique contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement soudanais le 3 novembre. Des militants et des membres de l’opposition se sont alors élevés contre la hausse des prix du carburant, de l’électricité, des transports, de la nourriture et des médicaments, provoquée par ces nouvelles mesures économiques.
On ignore toujours tout du sort qui a été réservé aux membres de partis d’opposition qui ont été arrêtés, et ils n’ont pas eu de contact avec leur famille ou leurs avocats, ce qui laisse craindre qu’ils n’aient été victimes d’une disparition forcée. Ces personnes risquent également d’être soumises à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements. Si elles sont aux mains de l’État, Amnesty International les considère comme des prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits de manière pacifique.