Écrire Une mère perd la garde de ses enfants en raison de la longueur des cheveux de son fils

ACTION URGENTE
Russie. Une mère perd la garde de ses enfants en raison de la longueur des cheveux de son fils
Les autorités locales du raïon de Bogradski, en Russie, ont retiré sept enfants à leur mère adoptive, car elle a laissé pousser les cheveux de l’un de ses fils de quatre ans. Les autorités ont considéré qu’en faisant cela, elle poussait l’enfant vers la « mauvaise » identité de genre ; des accusations absurdes formulées dans un contexte d’homophobie, de transphobie et de préjugés sur le genre encouragés par l’État.
Le 3 novembre, les autorités locales du raïon de Bogradski, en République Khakasse (dans l’est de la Sibérie), ont retiré à Lyoubov Litseguevitch la garde de ses sept enfants adoptifs, et les ont placés dans trois familles d’accueil différentes. Les autorités ont accusé la mère de « nuire à la personnalité des enfants dont elle a la garde car elle ne veille pas à ce que leur apparence soit correcte, à ce qu’ils respectent les règles d’hygiène et à ce qu’ils prennent soin d’eux-mêmes, et car elle n’a pas pris de mesures pour assurer leur développement émotionnel, mental et physique ». Les accusations ont été formulées après que la crèche des enfants s’est plainte auprès des autorités locales du fait que le fils adoptif de quatre ans (maintenant cinq ans) de Lyoubov Litseguevitch avait les cheveux longs. Les accusations laissaient entendre que la longueur de ses cheveux avait pour effet d’émasculer l’enfant et avait des effets néfastes pour sa santé mentale.
Lyoubov Litseguevitch a fait appel de la décision de l’administration du raïon de Bogradski de lui retirer la garde de ses sept jeunes enfants. La prochaine audience aura lieu le 22 décembre. Plusieurs des voisins de Lyoubov Litseguevitch ont témoigné au tribunal et la soutiennent. Pendant l’audience, la longueur des cheveux du garçon, décrits dans le dossier de la mère comme étant attachés en queue de cheval avec un élastique rose, a été citée à plusieurs reprises à titre de preuve contre elle.

Les préjugés liés au genre sont répandus en Russie, tout comme la transphobie et l’homophobie. L’adoption, en juin 2013, de la loi interdisant la « promotion des relations sexuelles non traditionnelles auprès des mineurs » (également connue sous le nom de « loi sur la propagande homosexuelle ») a encouragé les attitudes homophobes et transphobes en Russie. Cette loi a introduit l’article 6.21 dans le Code des infractions administratives, qui prévoit de lourdes amendes pour ceux qui, selon les autorités, font la promotion des « relations sexuelles non traditionnelles ». Amnesty International estime que cette loi est contraire au droit à la liberté d’expression et milite pour son abrogation. La loi a également entraîné une augmentation des violences contre les personnes LGBTI en Russie.
Dans le cadre de l’affaire Bayev et autres c. Russie, ouverte à la suite d’une plainte déposée par trois défenseurs russes des droits des homosexuels qui ont été déclarés coupables d’avoir mené des « activités publiques destinées à encourager l’homosexualité auprès des mineurs », une infraction administrative en Russie, la Cour européenne des droits de l’homme a statué (dans sa décision finale du 13 novembre 2017, http://hudoc.echr.coe.int/eng?i=001-174422) que la Russie avait enfreint l’article 10 (droit à la liberté d’expression) et l’article 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention européenne des droits de l’homme.
Noms : Lyoubov Litseguevitch (f) et ses 7 enfants

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