Écrire Mettez fin à la séparation d’une famille en quête de sécurité

Le 17 mars, les services de l’immigration des États-Unis ont placé en détention Alberto, père d’une famille vénézuélienne de quatre personnes, le séparant de sa femme et de leurs deux enfants.

Bien que lui et sa famille soient dans l’attente de l’examen de leur demande d’asile, il a été inculpé d’entrée « illégale » aux États-Unis, plus de deux ans après leur arrivée à la frontière sud du pays.

Un juge fédéral a ordonné sa libération le 20 mars, mais il a été de nouveau placé en détention par les services de l’immigration le 27 mars après s’être présenté auprès d’un de leurs bureaux, conformément aux instructions qu’il avait reçues dans une lettre.

Nous appelons le gouvernement de Donald Trump à libérer Alberto immédiatement et à cesser cette pratique cruelle de séparation des familles.

Au cours des dernières semaines, le président Donald Trump a déployé une série de mesures qui déshumanisent, criminalisent et font réellement souffrir les personnes immigrées et celles qui sont en quête de sécurité. Dans tout le pays, son gouvernement continue de mettre en œuvre des stratégies de plus en plus cruelles et choquantes pour instiller la peur chez certains groupes de population, séparer et détenir des familles, et s’en prendre à des militant·e·s et des membres de communautés appréciés de leur entourage.

Alberto, son épouse et leurs deux enfants, âgés de 17 ans et cinq ans, ont fui le Venezuela pour chercher la sécurité et tenter de refaire leur vie aux États-Unis. Ils sont entrés sur le territoire américain par le Texas en 2022. Toute la famille a déposé une demande d’asile qui est en instance.

Alberto avait déjà été arrêté en allant travailler le 17 mars 2025. Il avait été remis en liberté le 20 mars, dans l’attente d’une audience prévue au Texas. Il se trouve actuellement au centre de détention de Farmville, en Virginie.

Le gouvernement de Donald Trump s’est récemment mis à utiliser le paragraphe 1325 du titre 8 du Code des États-Unis, disposition de la législation relative à l’immigration qui servait déjà de prétexte à la politique de séparation des familles lors de son premier mandat, pour cibler des personnes et des familles présentes aux États-Unis depuis plusieurs années, et non pas récemment arrivées à la frontière avec le Mexique.

Des juges du district Ouest du Texas ont émis de nombreux mandats d’arrêt visant des personnes vivant dans le pays depuis des années, dont des parents de jeunes enfants, des personnes ayant déjà obtenu une suspension de leur expulsion et des personnes qui respectaient toutes leurs conditions d’immigration.

Toute personne a le droit de demander l’asile et d’en bénéficier pour échapper à la persécution et à de graves atteintes aux droits fondamentaux ; c’est un droit humain universel. Toute personne a également le droit de ne pas être renvoyée vers un pays dans lequel sa vie ou sa liberté pourrait être menacée ou dans lequel elle risquerait de subir des actes de torture ou d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, quel que soit son statut migratoire.

Cette règle, appelée principe de « non-refoulement », est une protection prévue par le droit international coutumier, le droit international relatif aux droits humains, le droit international relatif aux personnes réfugiées et le droit international humanitaire. Elle oblige les États à s’abstenir de renvoyer, d’expulser ou de transférer quiconque de quelque manière que ce soit dans son pays d’origine ou dans tout autre lieu s’il existe des motifs sérieux de croire qu’elle y serait exposée à de graves atteintes aux droits humains.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé les États membres à veiller à ce que les Vénézuelien·ne·s ne soient ni renvoyés, ni expulsés, ni forcés à retourner dans leur pays d’origine. Amnesty International a demandé l’interdiction absolue de toutes les expulsions vers le Venezuela face à la situation de violations massives des droits humains qui est en cours sur place.

La Convention de 1951 relative au statut des réfugiés reconnaît que la quête d’asile peut amener les personnes à enfreindre les règles d’immigration et précise que les personnes cherchant la sécurité ne doivent pas faire l’objet de certaines obligations ni subir de sanctions ou de discrimination pour ce motif.

Les États ne doivent pas priver une personne de la possibilité d’obtenir le statut de réfugié tant que sa demande n’a pas été examinée en bonne et due forme, et les personnes ne peuvent pas être sanctionnées ou exclues du statut de réfugié en raison de la manière dont elles sont entrées dans le pays où elles sollicitent une protection internationale.

Par ailleurs, la séparation de familles cause un traumatisme durable, notamment chez les enfants, et constitue une violation flagrante de leurs droits fondamentaux. Amnesty International a précédemment établi que les politiques migratoires consistant à séparer des familles pouvaient s’apparenter à de la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants car elles causent des souffrances psychologiques intenses.

Le gouvernement de Donald Trump doit immédiatement changer de cap, libérer Alberto afin qu’il retrouve sa famille et mettre fin aux pratiques de séparation et de détention des familles et de détention et d’expulsions à grande échelle.

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