Saeed al Samahiji, un militant bahreïnite, a été arrêté le 3 janvier en raison de ses publications sur Twitter et est détenu en vue d’être interrogé. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit donc être libéré immédiatement et sans condition.
Le 3 janvier, vers 2 h 30 du matin, le militant bahreïnite Saeed Mothaher Habib al Samahiji a été arrêté à son domicile dans la ville d’Issa, à 15 kilomètres au sud de Manama, la capitale. Son domicile a été fouillé et ses appareils électroniques ont été confisqués. À 5 heures du matin, le même jour, Saeed Samahiji a appelé sa famille et a indiqué qu’il était détenu à la Direction des enquêtes criminelles, avant que la communication ne soit interrompue. Le 4 janvier, il a de nouveau appelé sa famille et a indiqué qu’il avait été conduit à la prison de Dry Dock, à Manama. Lorsque sa famille lui a rendu visite le 5 janvier, Saeed al Samahiji a déclaré qu’il avait été informé qu’il était détenu en vue d’être interrogé pour avoir diffusé des informations concernant l’exécution de l’éminent religieux chiite saoudien, Sheikh Nimr al Nimr, par le gouvernement d’Arabie saoudite, et pour avoir insulté le royaume d’Arabie saoudite sur Twitter. Saeed al Samahiji n’a pas pu consulter son avocat depuis son arrestation.
Le 4 janvier, le parquet a publié une déclaration évoquant la détention pendant sept jours d’une personne accusée d’avoir « fait un usage abusif des réseaux électroniques pour insulter un peuple frère et encourager des manifestations non autorisées ayant mené à des manifestations accompagnées de violences ». Cette déclaration fait suite à l’annonce du ministère de l’Intérieur sur son site internet le 2 janvier indiquant que les articles 168 et 215 du Code pénal bahreïnite seraient applicables lorsque des poursuites judiciaires seraient engagées contre des personnes essayant d’utiliser les récents jugements en Arabie saoudite pour aggraver les tensions sectaires ou inciter à la violence. L’annonce précisait également que les personnes se rendant coupables de ces actes « risqueraient des peines d’emprisonnement de deux ans au maximum et/ou une amende pouvant atteindre 200 BD » (environ 530 dollars américains).
Saeed al Samahiji a déjà été prisonnier d’opinion lorsqu’il a été arrêté par le passé et poursuivi pour avoir fait un court discours lors d’un enterrement auquel il avait assisté. Il a été libéré le 1er juillet 2015 après avoir purgé une peine d’un an d’emprisonnement pour avoir « insulté publiquement le roi de Bahreïn ».
La famille de Saeed al Samahiji a déclaré à Amnesty International qu’ils étaient inquiets quant à son état de santé. Il souffre toujours des blessures provoquées par des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements dont il a été victime lors de son arrestation précédente en 2011.