Écrire Un militant azéri appelé à faire son service militaire malgré des problèmes de santé

Le militant azéri Ulvi Hasanli a été appelé par l’armée pour faire son service militaire, bien qu’il ait des problèmes de santé, et a été envoyé dans la zone du conflit non résolu dans la région du Haut-Karabakh. À la suite d’un examen médical en septembre 2017, il a été exempté du service militaire jusqu’en 2019 pour des raisons de santé. Une échographie a révélé qu’il souffrait d’inflammation rénale et de calculs rénaux. Pourtant, fin octobre, la décision a été annulée. Ulvi Hasanli a été arrêté et conduit dans une base militaire pour débuter son service. Amnesty International pense qu’il est visé en raison de son militantisme pacifique.

Ulvi Hasanli, militant et membre du mouvement de jeunesse en faveur de la démocratie NIDA, a été appelé pour effectuer son service militaire en septembre 2017. Le même mois, il a été examiné par le Service d’État pour la mobilisation et la conscription (SSMC) afin de déterminer son aptitude au service militaire. L’examen a révélé qu’il souffrait de rhumatismes et de problèmes rénaux, ce qui le rendait inapte. Sa conscription a été différée jusqu’en 2019. Début octobre 2017, Ulvi Hasanli a été convoqué une nouvelle fois par le SSMC pour un autre examen. L’échographie a révélé qu’il souffrait d’une inflammation rénale et de calculs rénaux. On lui a demandé de revenir passer un autre examen plus tard dans le mois. Le 25 octobre, lors du troisième examen, auquel ont assisté de hauts responsables du SSMC et de la police militaire, Ulvi Hasanli a été informé que ses reins étaient sains et qu’il n’y avait plus de raison médicale de reporter sa conscription. Il a alors été arrêté par des policiers militaires et conduit directement dans une base militaire, sans pouvoir voir sa famille.

L’avocat d’Ulvi Hasanli a déposé une requête devant le tribunal militaire de Bakou, remettant en cause la légalité de la conscription de son client et demandant une expertise médicale indépendante afin d’établir si Ulvi Hasanli était apte à effectuer son service militaire. Le 3 novembre 2017, le tribunal militaire de Bakou a classé l’affaire sans suite. L’avocat d’Ulvi Hasanli a fait appel de cette décision et, le 13 novembre, la cour d’appel de Bakou a rejeté ce recours. En janvier 2018, Ulvi Hasanli a été envoyé dans la zone du conflit territorial qui perdure opposant les forces azerbaïdjanaises à celles de la région séparatiste du Haut-Karabakh, soutenue par l’Arménie.

NIDA a déclaré que les autorités n’ont pas pris en compte l’état de santé d’Ulvi Hasanli et l’ont envoyé faire son service militaire à titre de représailles pour ses activités militantes et, en particulier, pour sa campagne de soutien en faveur des militants de NIDA détenus, dont les prisonniers d’opnion Bayram Mammadov et Giyas Ibrahimov. Ulvi Hasanli a déjà été pris pour cible du fait de ses activités de militant. Par le passé, il a été condamné à une peine de détention administrative et à des amendes pour avoir participé à des manifestations antigouvernementales. Au cours des cinq dernières années, au moins 14 militants de NIDA ont été incarcérés pour diverses accusations forgées de toutes pièces, en général en lien avec la possession d’armes et de stupéfiants.

Les autorités azerbaïdjanaises ont déjà utilisé la conscription militaire comme mesure de représailles à l’égard de jeunes militants. En 2012, Jabbar Savalan, militant et ancien prisonnier d’opinion, a été appelé par l’armée pour effectuer son service militaire, alors que la loi l’en exemptait en tant qu’étudiant à plein temps. En 2011, le militant et blogueur Bakhtyar Hajiev a été condamné à deux ans de prison parce qu’il ne s’était pas présenté pour effectuer son service militaire, alors qu’il en était exempté en tant qu’étudiant et candidat à l’élection parlementaire.

Depuis longtemps, Amnesty International s’inquiète du fait que le gouvernement azerbaïdjanais ne respecte pas ses obligations internationales en matière de protection des droits aux libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique, et du fait qu’il soumet régulièrement ceux qui tentent d’exercer ces droits à des mesures de discrimination et à des représailles. Les militants sont souvent emprisonnés pour des accusations forgées de toutes pièces ou motivées par des considérations politiques, par mesure de représailles pour leur travail ou leurs déclarations critiques envers les autorités. En outre, des mauvais traitements et des passages à tabac en détention sont signalés régulièrement.

Ces dernières années, on recense un nombre croissant de cas dans lesquels des militants, des blogueurs, des journalistes et des défenseurs des droits humains sont harcelés, intimidés et persécutés par les autorités azerbaïdjanaises. La vague d’arrestations et les différentes manœuvres de harcèlement dont sont victimes les défenseurs des droits humains et d’autres militants de la société civile, en raison de leurs activités professionnelles, ont pour conséquence de paralyser la société civile en Azerbaïdjan.

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