Un militant politique papou, Yakonias Womsiwor, souffre beaucoup des deux jambes depuis plus de deux semaines en raison de blessures dues à des coups de feu tirés par la police. Alors qu’il ne peut pas se tenir debout à cause de ces blessures, la police ne lui a pas permis de recevoir des soins médicaux adéquats.
Le 15 septembre 2018, des membres des forces de police de la région de Mimika ont tiré sur Yakonias Womsiwor, le touchant aux deux jambes, lors d’une descente menée conjointement par la police et l’armée au bureau de la branche de Timika du KNPB (Comité national de Papouasie occidentale), une organisation indépendantiste papoue. Neuf membres du KNPB ont été arrêtés.
Lors de ces arrestations, des policiers ont tiré sur deux membres du KNPB, affirmant qu’ils les avaient menacés avec des armes tranchantes. Yakonias Womsiwor a subi trois blessures par balle aux cuisses, deux autres aux tibias et une à la plante du pied. L’autre membre du KNPB a été touché une fois à la jambe droite. Après leur arrestation, la police a emmené les deux hommes dans un hôpital de la ville de Timika afin que leurs blessures soient nettoyées et pansées. Trois jours plus tard, ils ont de nouveau été conduits à l’hôpital pour qu’on leur nettoie leurs blessures et qu’on leur change leurs pansements.
À cause de ses blessures par balle, Yakonias Womsiwor ne peut pas se tenir debout et selon ses avocats, il continue de beaucoup souffrir, ce qui incite à craindre que ses os n’aient été touchés. La police a rejeté toutes les demandes que lui ont adressées ses avocats pour qu’il reçoive de meilleurs soins médicaux.
La police a relâché les sept autres membres du KNPB sans inculpation le jour même de leur arrestation. Yakonias Womsiwor et l’autre homme qui a été blessé par balle sont détenus au poste de la brigade de police mobile (Brimob) de Mimika, et ils sont inculpés de détention d’armes tranchantes au titre de l’article 2(1) de la Loi d’exception n° 12/1951, et de menaces de violences dirigées contre des représentants des forces de l’ordre au titre de l’article 214 du Code pénal indonésien.
L’article 10(1) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques oblige les États parties, notamment l’Indonésie, à traiter tous les prisonniers avec humanité. L’Ensemble de règles minima de l’ONU pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela) dispose que les prisonniers ayant besoin de soins qui ne peuvent leur être prodigués à l’hôpital, au dispensaire ou à l’infirmerie de la prison doivent être soignés dans un établissement civil adapté, et que tous les soins nécessaires doivent être gratuits.