Début 2016, le militant iranien Amir Amirgholi a été condamné à 19 ans et six mois de prison à l’issue d’un procès ayant duré une heure, pour des faits liés à son militantisme pacifique. Il est incarcéré à la prison d’Evin dans de mauvaises conditions et attend son procès en appel.
Amir Amirgholi, de son vrai nom Ali Amirgholi, militant de la société civile âgé de 33 ans, a été condamné à 19 années et six mois d’emprisonnement par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran au terme d’un procès inique. La décision a été prononcée fin janvier ou début février 2016. Il est actuellement détenu dans de mauvaises conditions à la section 8 de la prison d’Evin, à Téhéran.
Le tribunal a condamné Amir Amirgholi à l’issue d’un procès ayant duré un peu plus d’une heure, à une peine de sept ans et six mois de prison pour « rassemblement et collusion dans le but de nuire à la sécurité nationale » et « troubles à l’ordre public » sans préciser la sanction correspondant à chaque charge. Il a par ailleurs été condamné à sept ans et demi de prison pour « outrage aux valeurs saintes de l’Islam et aux imams », à trois ans pour « outrage à l’imam Khomeini et au guide suprême », et à 18 mois pour « diffusion de propagande contre le régime », notamment par le biais d’images et de documents en ligne. Aux termes du droit iranien, si sa condamnation est confirmée, il devra purger la peine la plus longue prononcée contre lui, soit sept ans et six mois, plutôt que l’intégralité de la peine.
Ces charges ont été retenues contre Amir Amirgholi après qu’il a exercé ses droits fondamentaux de manière pacifique, comme lorsqu’il a participé à une action devant le bâtiment des Nations unies à Téhéran en signe de solidarité avec la population assiégée de Kobané, en Syrie, et pris part à des rassemblements sur un site connu sous le nom de Khavaran pour commémorer des personnes victimes d’exécutions sommaires et inhumées dans des charniers en 1988. Le tribunal a par ailleurs utilisé ses liens avec des prisonniers politiques comme un élément à charge. Amir Amirgholi a formé un recours, et un tribunal d’appel a été saisi de l’affaire.
Amir Amirgholi a été arrêté en décembre 2014 par des fonctionnaires du ministère du Renseignement dans une rue de Téhéran. Il a ensuite été placé à l’isolement à la section 209 de la prison d’Evin pendant 56 jours sans pouvoir contacter un avocat ni sa famille. C’est plus d’un mois après son arrestation qu’il a été autorisé à téléphoner brièvement à des membres de sa famille. En avril 2016, il a mené une grève de la faim qui a duré 18 jours pour protester contre le mépris des autorités vis-à-vis des règles de séparation entre les différentes catégories de détenus. Amnesty International a appris que son pancréas n’est pas pleinement fonctionnel, et qu’il doit pour cette raison subir des examens sanguins réguliers afin de surveiller sa glycémie, mais qu’il se voit actuellement refuser les soins dont il a besoin.