Albissaty Salhe Alazam, arrêté et incarcéré le 4 avril pour avoir pris part à l’organisation d’une manifestation pacifique qui s’est déroulée le 5 avril à N’Djamena (Tchad), a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.
Albissaty Salhe Alazam, l’un des dirigeants de la plateforme Ça suffit, qui rassemble des organisations de la société civile, a été déclaré coupable de « tentative d’incitation à un rassemblement non armé » le 18 avril par la Haute Cour de justice siégeant à N’Djamena. Il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis. Ses avocats ont interjeté appel.
Le procès d’Albissaty Salhe Alazam, qui devait débuter le 11 avril, s’est finalement ouvert le 18. Cet homme a été jugé pour « incitation à un rassemblement non armé », « trouble à l’ordre public » et « désobéissance à un ordre légitime » et accusé d’avoir organisé une manifestation illégale, qui s’est déroulée le 5 avril sans l’aval du ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration. L’objectif de ce rassemblement pacifique était d’appeler les autorités à libérer quatre militants – Mahamat Nour Ibedou, Younous Mahadjir, Nadjo Kaina Palmer et Céline Narmadji – qui étaient détenus et jugés pour avoir projeté d’organiser des manifestations pacifiques afin de protester contre le fait que le président Idriss Déby brigue un nouveau mandat. Après son inculpation, Albissaty Salhe Alazam a été transféré à la prison d’Amsinéné.
Albissaty Salhe Alazam a été arrêté le 4 avril alors qu’il avait répondu à une convocation du procureur général Alghassim Khamis le 2 avril. Il a été détenu dans un premier temps au siège de la police judiciaire.
Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.