Écrire Un militant condamné a six ans de prison

Le défenseur angolais des droits humains José Marcos Mavungo a été condamné à six ans de prison le 14 septembre pour « rébellion », un crime contre la sûreté de l’État. Il est en détention depuis le 14 mars dernier, pour avoir aidé à organiser une manifestation pacifique.
José Marcos Mavungo a été condamné à six ans de prison le 14 septembre. Il a été inculpé et déclaré coupable de « rébellion », pour avoir participé à l’organisation d’une manifestation pacifique et pour son association présumée avec un groupe d’inconnus qui se seraient trouvés en possession d’explosifs et de tracts la veille du rassemblement. Aucun élément attestant de la relation entre José Marcos Mavungo et ces hommes ni de l’implication de celui-ci dans la production des tracts n’a été présenté au procès. Selon son avocat, le juge a déclaré son client coupable au motif que les tracts « sont apparus à Cabinda au moment où José Marcos Mavungo se préparait à réunir les foules pour se rebeller contre les autorités ». Il a également été condamné à verser 50 000 Kwanzas (environ 350 euros) pour couvrir les frais judiciaires générés par son procès. Un recours a été déposé le 16 septembre auprès de la Cour suprême.
José Marcos Mavungo a besoin de soins médicaux suivis car il souffre de cardiopathie (problèmes cardiaques) et d’une maladie du foie. On lui a également diagnostiqué à plusieurs reprises la malaria, car il était précédemment enfermé dans une cellule étouffante et humide, infestée de moustiques.

L’épouse de José Marcos Mavungo a affirmé qu’elle n’est pas autorisée à passer autant de temps avec son époux qu’avant sa condamnation. En outre, elle doit verser aux autorités 150 Kwanzas (environ 1 euro) à chaque fois qu’elle lui rend visite en prison. José Marcos Mavungo ne reçoit plus de salaire de son précédent employeur et sa famille est confrontée à de graves problèmes financiers. Son épouse doit lui amener des repas à la prison deux fois par jour (petit-déjeuner et déjeuner).

Amnesty International considère José Marcos Mavungo comme un prisonnier d’opinion, déclaré coupable et incarcéré uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Sa condamnation est particulièrement inquiétante, car 15 autres militants sont détenus pour des charges similaires de « rébellion » en Angola.

En Angola, les différentes autorités ont pour habitude de réprimer la dissidence, souvent violemment. Amnesty International a montré que les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique avaient été restreints illégalement en Angola dans son rapport (en anglais) intitulé Punishing Dissent : Suppression of Freedom of Association and Assembly in Angola (https://www.amnesty.org/en/documents/afr12/004/2014/en/).

Plusieurs détracteurs du gouvernement du président José Eduardo dos Santos ont été victimes de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires et d’actes de torture. Les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique sont clairement inscrites dans la Constitution angolaise et dans plusieurs traités internationaux que l’Angola a signés et ratifiés. Pourtant, ces droits continuent d’être bafoués.

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