Le défenseur saoudien des droits humains Mikhlif bin Daham al Shammari a vu sa condamnation à deux ans de prison et 200 coups de fouet confirmée par une cour d’appel le 2 novembre dernier. Sa peine risque d’être appliquée à tout moment. Le cas échéant, cet homme sera considéré comme un prisonnier d’opinion.
Le 6 novembre 2014, le défenseur saoudien des droits humains Mikhlif bin Daham al Shammari a été condamné par le tribunal pénal d’Al Khobar, dans la province de l’Est (Arabie saoudite), à deux ans d’emprisonnement et 200 coups de fouet pour « perturbation de l’opinion publique en prenant place au côté des chiites » et « violation des instructions édictées par les dirigeants en organisant un rassemblement privé et en publiant des messages sur Twitter ». Le 22 novembre 2015, il a été informé par un juge du même tribunal que cette décision avait été confirmée le 2 novembre par une cour d’appel. Sa peine risque d’être appliquée à tout moment.
Après l’annonce de la sentence, le tribunal a modifié la formulation du premier chef d’inculpation, qui est devenu « perturbation de l’opinion publique en prenant place au côté de fauteurs de troubles chiites ». Le 22 novembre, lorsque le militant a voulu contester cette décision devant le président du tribunal, il a été informé qu’il ne pouvait pas s’opposer à de telles modifications, laissées à la discrétion du juge. Le président du tribunal lui a également dit que sa sentence avait été validée et transmise pour application au gouverneur de la province de l’Est.
Mikhlif bin Daham al Shammari dénonce ouvertement des atteintes aux droits humains. À travers ses écrits et ses activités militantes, il plaide en faveur des droits des minorités, en particulier des chiites d’Arabie saoudite. Pour ces raisons, il a été arrêté arbitrairement et jugé à plusieurs reprises. Cet homme a déjà passé plus de 20 mois en prison et affirme avoir été victime de torture et d’autres mauvais traitements en détention.