Écrire Un militant en danger après une « tentative de suicide »

Le militant détenu Xing Wangli se trouve dans un état critique, souffrant de graves lésions à la tête et aux poumons, après qu’il a, selon les autorités, tenté de se suicider. Il se trouve dans le coma depuis neuf jours et, l’accès à l’hôpital leur étant interdit, sa famille et son avocat craignent pour sa vie.

Xing Wangli, 45 ans, a été retrouvé grièvement blessé le 27 août, dans le centre de détention du canton de Xi, dans la province centrale du Henan.

D’après un scanner effectué par l’hôpital central de Xinyang, il a une fracture du crâne, des lésions des tissus cérébraux et une hémorragie interne au niveau du crâne et des poumons. Il était dans le coma lorsque sa famille l’a vu pour la première fois à l’hôpital dans la nuit du 27 août. D’après les nouvelles données par son médecin le 5 septembre, il n’a toujours pas repris connaissance.

La police a déclaré au frère de Xing Wangli qu’il avait tenté de se pendre à un nœud coulant, fait avec du carton, depuis l’encadrement de la fenêtre de sa cellule, et que ses lésions crâniennes ont été causées par un autre détenu qui a tenté de le détacher ; la tête de Xing Wangli a alors accidentellement heurté le sol.

Le fils de Xing Wangli, défenseur des droits humains âgé de 20 ans qui sollicite l’asile en Thaïlande, a déclaré que sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite à l’hôpital depuis le 29 août. La police a averti la famille que si elle continue à parler aux médias, cela aura des répercussions sur les soins prodigués à Xing Wangli. Les autorités ont également interdit à l’avocat de Xing Wangli de le voir, alors qu’il s’était rendu sur place le 2 septembre.

Le 26 août 2016, Xing Wangli a été condamné à une peine de quatre ans et demi de prison pour avoir « suscité des polémiques et provoqué des troubles », parce qu’il avait uriné devant le panneau d’un tribunal lors d’une manifestation en mai 2015 dénonçant l’incarcération de sa fille, de sa mère et de sa belle-mère, qui avait organisé une manifestation en 2014. Sa famille pense que Xing Wangli a été incarcéré en raison de sa campagne en ligne réclamant une enquête sur la mort suspecte d’un autre défenseur des droits humains.

Amnesty International a recensé de nombreux cas de torture et d’autres mauvais traitements, ainsi que des morts suspectes de défenseurs des droits humains placés en détention, notamment :
• Li Wangyang, personnalité du mouvement de défense des droits du travail, se serait, selon les autorités de la ville de Shaoyang, suicidé alors qu’il se trouvait à l’hôpital sous leur surveillance en juin 2012. Sa famille ne croit pas que Li Wangyang, un homme presque aveugle et ne pouvant marcher sans assistance, a pu réussir à se pendre.

Cette situation ayant provoqué un tollé à la fois en Chine et dans le monde, la police de la province du Hunan a annoncé le 15 juin 2012 la création d’un groupe spécial, chargé d’enquêter sur la mort de Li Wangyang. Sept jours plus tard, il a été annoncé que le rapport d’autopsie était achevé mais les autorités ont refusé de mettre ses conclusions à disposition.

• Le militant des droits humains Zhang Liumao, arrêté le 15 août 2015 parce qu’il était soupçonné d’avoir « suscité des polémiques et provoqué des troubles » et « porté atteinte au pouvoir de l’État », serait décédé, selon sa famille, le 4 novembre 2015, alors qu’il se trouvait en détention provisoire au centre de détention n° 3 de Guangzhou.

Lorsque sa famille et son avocat ont été autorisés à voir le corps de Zhang Liumao le 16 novembre, ils ont signalé avoir vu des contusions et des éraflures sur tout le corps, ce qui les amène à penser qu’il avait été frappé ou torturé. En raison de ces observations, son avocat a demandé aux autorités d’enquêter sur sa mort suspecte et de traduire en justice tout responsable présumé d’atteintes aux droits humains.

Le 2 décembre 2015, les autorités chinoises ont procédé à l’autopsie de sa dépouille, malgré les objections de la famille, qui avait déposé par écrit une requête pour qu’un expert indépendant soit nommé pour réaliser cette autopsie.

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