Écrire Un militant détenu arbitrairement depuis près de six mois

Peter Biar Ajak, militant et universitaire sud-soudanais de premier plan, est détenu arbitrairement par le Service national de la sûreté (NSS) depuis près de six mois. Il n’a pas encore été présenté à un tribunal ni inculpé. Par ailleurs, il n’a pas été autorisé à entrer en contact avec ses avocats depuis le 7 octobre 2018, et sa famille n’a eu le droit de lui rendre visite que de manière sporadique. Il a été arrêté le 28 juillet 2018 par le NSS. C’est un fervent détracteur du gouvernement sud-soudanais.

PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS

Président de la République du Soudan du Sud
Salva Kiir Mayardit
Office of the President
Presidential palace
Juba, Soudan du Sud
Twitter : @RepSouthSudan@PresSalva
Formule d’appel : Your Excellency, / Monsieur le Président,

en copie :

Ambassade de la République du Soudan du Sud
Avenue des Gaulois 20
1040 Bruxelles
Boulevard Brand Whitlock 30
1200 Bruxelles
Fax : 02 280 31 44
eMail : info@goss-brussels.com

Monsieur le Président,

Peter Biar Ajak est un universitaire sud-soudanais, un militant et le président du Forum des jeunes leaders sud-soudanais. Il est détenu arbitrairement au siège du NSS à Djouba depuis le 28 juillet 2018, date à laquelle il a été arrêté à l’aéroport international de Djouba par des agents du NSS. Il se préparait à se rendre à Aweil afin d’y animer un forum pour les jeunes.

On ignore les raisons qui sous-tendent l’arrestation et la détention de Peter Biar. Cependant, son arrestation pourrait être liée au forum pour les jeunes qu’il devait animer à Aweil et au fait qu’il est un ardent détracteur du gouvernement sud-soudanais. Détenu depuis environ six mois, Peter Biar n’a pas encore été déféré à un tribunal ni inculpé d’une infraction dûment reconnue par la loi, conformément aux droit et normes internationaux. Il est également privé d’avocat depuis que des détenus se sont révoltés au centre de détention le 7 octobre 2018 pour réclamer une procédure en bonne et due forme et une amélioration des conditions de détention.

Bien que sa famille ait été autorisée à lui rendre visite au siège du NSS à Djouba, ces contacts ne sont pas réguliers. Ses proches ont indiqué à Amnesty International qu’il avait perdu beaucoup de poids en détention.

Nous vous exhortons à :
− Faire en sorte que Peter Biar Ajak soit libéré immédiatement ou inculpé d’une infraction dûment reconnue par la loi, conformément aux droit et normes internationaux ;
− Veiller à ce que cet homme ne soit pas victime de torture ni d’autres formes de mauvais traitements en détention ;
− Faire le nécessaire pour qu’il lui soit permis d’entrer régulièrement en contact avec ses proches et ses avocats, et de recevoir tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.

Depuis le début du conflit armé interne au Soudan du Sud en décembre 2013, des centaines de personnes, pour la plupart des hommes, sont détenues sous l’autorité du Service national de la sûreté (NSS) et de la Direction du renseignement militaire dans divers centres de détention à travers la capitale, Djouba. Nombre d’entre elles sont détenues « pour des motifs politiques » sur la base d’allégations selon lesquelles elles auraient communiqué avec l’opposition ou l’auraient soutenue.

Amnesty International a recueilli des informations sur de nombreux cas de détention arbitraire par le NSS dans divers centres, où les détenu·e·s sont souvent victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements – certains sont détenus au secret sans pouvoir consulter un avocat ni communiquer avec leurs proches. D’autres ont été victimes de disparition forcée. Au centre de détention situé au siège du NSS, dans le quartier de Djebel, la plupart des détenu·e·s dorment à même le sol. Certains ont été roués de coups, en particulier pendant leur interrogatoire ou à titre punitif. En raison des mauvaises conditions de vie dans les prisons, ainsi que d’un accès insatisfaisant aux soins médicaux, la santé des détenu·e·s se détériore bien souvent.

Il semble que ceux qui sont perçus comme étant affiliés à l’opposition soient de plus en plus ciblés dans le cadre de la campagne anti-insurrectionnelle de plus en plus virulente menée par le gouvernement contre ses opposants réels ou présumés, depuis les affrontements entre les forces du gouvernement et de l’opposition à Djouba en juillet 2016.

Au Soudan du Sud, l’environnement politique tolère de moins en moins la critique des actions et des politiques du gouvernement, ce qui se traduit par l’intimidation, le harcèlement et la détention de militant·e·s de la société civile, de défenseur·e·s des droits humains et de journalistes indépendants. Cela a engendré un climat d’autocensure parmi les médias et les défenseur·e·s des droits humains ; du fait d’une surveillance d’État omniprésente, les gens ne se sentent plus assez en sécurité pour parler librement et ouvertement du conflit qui déchire le pays.

LIEN VERS L’AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/fr/documents/afr65/8853/2018/fr/

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