Écrire Un militant des droits humains se trouve en détention arbitraire

Issa al Nukheifi, un militant saoudien des droits humains, a de nouveau été arrêté et se trouve en détention depuis le 18 décembre. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit être libéré sans délai.
Issa al Nukheifi a reçu un appel du Service des enquêtes criminelles le 17 décembre 2016 lui demandant de se rendre au poste de police d’al Nouzha, à La Mecque, pour y être interrogé. Il s’est rendu au poste de police le lendemain, le 18 décembre 2016, et a été arrêté dès son arrivée. Le Bureau des enquêtes et des poursuites judiciaires a interrogé Issa al Nukheifi plusieurs fois au sujet de ses activités de militant en faveur des droits humains et de ses contacts avec des organisations internationales de défense des droits humains. Il a été interrogé en particulier au sujet de ses activités de militant sur Internet, notamment au sujet de tweets qu’il avait publiés en soutien aux membres de l’Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA) et d’autres détenus, ainsi qu’au sujet de son rôle dans la création du « Parlement populaire saoudien », un compte Twitter créé le 10 décembre 2016 dont le but est de promouvoir la démocratie en Arabie saoudite. Le 30 décembre, Issa al Nukheifi a été transféré vers la prison générale de La Mecque, où il est actuellement détenu.
Issa al Nukheifi avait déjà été arrêté le 15 septembre 2012, soit trois semaines après avoir déclaré à la télévision que les autorités locales de Jazan, dans le sud-ouest du pays, s’étaient rendues coupables de corruption et de nombreuses violations des droits humains. Issa al Nukheifi avait été initialement condamné le 29 avril 2013 à trois ans de prison et à une interdiction de voyager de quatre ans par le tribunal pénal spécial de Riyadh, la capitale, pour avoir enfreint l’article 6 de la Loi relative à la lutte contre la cybercriminalité. Le tribunal a aussi ordonné la fermeture de ses comptes sur Facebook et Twitter. Lors de sa procédure d’appel, en juin 2013, sa peine a été prolongée de huit mois supplémentaires. Issa al Nukheifi a été libéré le 6 avril 2016 après avoir purgé sa peine. Le 18 décembre, huit mois après sa libération, il a de nouveau été arrêté.

Issa al Nukheifi est un militant des droits humains qui soutient l’Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA), une organisation indépendante de défense des droits humains fermée par les autorités saoudiennes en mars 2013. Au moins 12 membres fondateurs et membres actifs de cette organisation sont emprisonnés ou en cours de jugement.
Les autorités avaient déjà harcelé Issa al Nukheifi pour avoir dénoncé la corruption au sein des institutions étatiques. Les militants locaux affirment que l’attitude des autorités à l’égard d’Issa al Nukheifi en 2012 est le résultat de son refus de garder le silence sur les graves violations des droits humains. En 2009, Issa al Nukheifi a recueilli seul des informations sur les répercussions de l’expulsion forcée de près de 12 000 habitants saoudiens de Jazan, à la frontière avec le Yémen. Il affirmait que les autorités avaient non seulement confisqué illégalement de vastes étendues de terre et des biens immobiliers appartenant aux habitants saoudiens de la frontière, mais aussi vendu des parties de ces terres et détourné de grandes quantités d’argent destinées à indemniser les personnes déplacées de force depuis 2009. Il a été arrêté le 15 septembre 2012, trois semaines après avoir déclaré à la télévision que les autorités locales de Jazan s’étaient rendues coupables de corruption et de nombreuses violations des droits humains.
Le 29 avril 2013, le tribunal pénal spécial de Riyadh a condamné Issa al Nukheifi à trois ans de prison et à une interdiction de voyager de quatre ans après l’avoir déclaré coupable d’« incitation à la désobéissance envers le dirigeant et de remise en question de sa légitimité » ; de « remise en question du système judiciaire et de l’intégrité de ses procédures » ; d’« avoir ridiculisé le comité des hauts érudits religieux » ; d’« avoir accusé les institutions et les fonctionnaires de carences dans l’exercice de leurs devoirs envers le peuple » ; d’« avoir contribué à l’incitation à la discorde en appelant à manifester et en organisant des manifestations de protestation » ; et d’« avoir rédigé, enregistré et envoyé des informations troublant l’ordre public ». Ces accusations se basaient sur des dispositions de l’article 6 de la Loi saoudienne relative à la lutte contre la cybercriminalité, qui impose jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour, entre autres, « production, préparation, transmission ou stockage d’informations affectant l’ordre public, les valeurs religieuses, la moralité publique et la vie privée via des réseaux d’informations ou des ordinateurs. »
Depuis 2012, les autorités saoudiennes prennent pour cible des militants de la société civile et des défenseurs des droits humains et utilisent aussi bien les tribunaux que d’autres mesures administratives telles que des interdictions de voyager, afin de les harceler, de les intimider et d’entraver leur travail de défense des droits humains. Ces dernières semaines, deux autres défenseurs des droits humains, Essam al Koshak et Ahmed al Mushaikhass, ont été arrêtés pour leurs activités de militants en faveur des droits humains. Ils sont encore en détention.
Nom : Issa al Nukheifi
Homme

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