Écrire Un militant de l’éducation est arbitrairement détenu

Le 17 octobre 2023, Ahmad Fahim Azimi et Seddiqullah Afghan, deux militants qui travaillent pour l’organisation éducative Fekre Behtar, ont été arrêtés arbitrairement dans leurs bureaux à Karta Char, à Kaboul, capitale de l’Afghanistan, et détenus au 40e district de la Direction générale du renseignement (GDI) des talibans.

Seddiqullah Afghan a été libéré le 9 avril à la faveur d’une grâce accordée à des prisonniers à l’occasion de l’Aïd par le chef suprême des talibans, mais Ahmad Fahim Azimi demeure incarcéré à la prison de Pul-e-Charkhi.

Accusé à tort de travailler contre les autorités talibanes de facto, il a été condamné à l’issue d’un procès inique par le tribunal de première instance des talibans à un an de prison. Son arrestation, sa détention arbitraire et son procès inique vont à l’encontre du droit international relatif aux droits humains.

Cet homme doit être libéré immédiatement et sans condition.

Le 17 octobre 2023, à 16 heures, les forces spéciales du 40e district de la Direction générale du renseignement (GDI) des talibans sont entrées dans les bureaux de Fekr Behtar et ont procédé à l’arrestation arbitraire d’Ahmad Fahim Azimi. Il a ensuite été conduit devant le tribunal pour livrer des « aveux » forcés, selon lesquels il aurait incité des femmes à manifester et aurait organisé des manifestations. Ahmad Fahim Azimi et sa famille réfutent ces allégations. Bien qu’ils aient plaidé son innocence, le 1er avril 2024, le tribunal de première instance des talibans l’a déclaré coupable et l’a condamné à un an de prison, à l’issue d’un procès inique et en l’absence d’une procédure régulière.

Suite à ce jugement, son père a eu une grave attaque, qui l’a plongé dans un état critique, nécessitant des soins médicaux constants et des soins intensifs. Il est actuellement hospitalisé et son pronostic vital est incertain. Le stress et l’angoisse générés par l’incarcération de son fils innocent ont aggravé son état de santé.

Ahmad Fahim Azimi est un militant du droit à l’éducation travaillant pour l’association Fekre Behtar, notoirement connue pour défendre le droit à l’éducation des filles et qui critique l’interdiction faite aux filles par les talibans de recevoir une éducation. Il travaille étroitement avec l’équipe nationale féminine de robotique dans la province de Hérat. Depuis deux ans, Fekre Behtar s’efforce de mener des activités éducatives en coordination avec les lois et les procédures de travail existantes, en proposant des formations aux filles afghanes dans les domaines des langues et de la robotique.

Ahmad Fahim Azimi et Seddiqullah Afghan ont été détenus dans le centre de détention du 40e District de la GDI pendant 72 jours. Ils sont semble-t-il accusés d’avoir aidé des filles de l’équipe nationale de robotique à quitter le pays, incité des femmes à manifester et organisé des manifestations. Au cours de ces 72 jours, les deux militants ont subi des tortures physiques et psychologiques, ainsi que d’autres formes de mauvais traitements. Ils ont été privés de sommeil et placés à l’isolement. Ils n’ont pas été autorisés à consulter un avocat pendant son interrogatoire ni à avoir accès à une assistance médicale. Seddiqullah Afghan a été libéré le 9 avril à la faveur d’une grâce accordée à des prisonniers à l’occasion de l’Aïd par le chef suprême des talibans.

La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a condamné l’arrestation arbitraire d’Ahmad Fahim Azimi et de Seddiqullah Afghan et demandé que cessent immédiatement les arrestations arbitraires, et que soient respectés les droits de recevoir des visites de leur famille, de consulter un avocat, de recevoir des soins et de bénéficier d’un procès équitable.

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme Mary Lawlor a réclamé la libération immédiate de ces deux militants. Des experts de l’ONU ont également réclamé la libération immédiate des défenseurs afghans des droits humains, le 22 avril 2024.

Action terminée

Toutes les infos
Toutes les actions

Turquie, Les autorités doivent acquitter les accusés du parc Gezi et mettre fin à cette série d’injustices

Le nouveau procès d’Hakan Altınay, Yiğit Ekmekçi et Mücella Yapıcı pour violation de la Loi relative aux réunions et aux manifestations (loi n° 2911) a débuté en février 2024

2025 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit