Écrire Un militant en grève de la faim après une interdiction de voyager

Le défenseur chinois des droits humains Yang Maodong (plus connu sous son nom de plume, Guo Feixiong) est injoignable depuis la matinée du 29 janvier.

Il a entamé une grève de la faim illimitée à l’aéroport international de Shanghai-Pudong dans la soirée du 28 janvier, après que les autorités chinoises l’ont empêché de quitter le pays pour rendre visite à sa femme très gravement malade aux États-Unis, affirmant qu’il était soupçonné de « mettre en danger la sécurité nationale ».

Sans nouvelles de sa part, sa situation et son bien-être suscitent de vives inquiétudes.

Yang Maodong (plus connu sous son nom de plume, Guo Feixiong) est écrivain, défenseur des droits humains et ancien conseiller juridique du cabinet d’avocats Shengzhi, situé à Pékin. Il a soutenu diverses causes en rapport avec les droits humains au cours de la décennie écoulée. En 2005, il a pris part à une grève de la faim en réaction à un appel lancé par Gao Zhisheng, éminent avocat spécialiste des droits humains. Celui-ci proposait la formation d’un « groupe de grévistes de la faim » dont l’objectif serait de protester contre la répression menée par le gouvernement à l’égard des militant.es des droits humains.

Cette grève de la faim était également une manière de protester contre son placement antérieur en détention et les coups qu’il avait reçus pour avoir proposé une aide juridique aux habitant.es du village de Taishi, dans la province du Guangdong, qui avaient demandé qu’un représentant des autorités municipales accusé de corruption en 2005 soit démis de ses fonctions.

Yang Maodong a déjà été emprisonné à deux reprises par le passé. Il a été arrêté en février 2006 et condamné à cinq ans d’emprisonnement en novembre 2007, après avoir été déclaré coupable d’« activité commerciale illégale » pour avoir publié un livre sur un important scandale de corruption dans le nord-est de la Chine. Il avait été soumis à plusieurs formes de torture et d’autres mauvais traitements au cours de sa détention ; il avait notamment été frappé tout en étant suspendu au plafond par les bras et les jambes, et avait reçu des décharges administrées avec une matraque électrique sur le visage et les organes génitaux.

Yang Maodong a dit qu’on l’avait torturé pour lui faire avouer cette infraction et que les actes qu’on lui avait infligés l’avaient amené à tenter de se suicider. Il avait été libéré de prison en septembre 2011.

Yang Maodong a été à nouveau arrêté en août 2013, après avoir participé à une manifestation publique de grande ampleur contre la censure des médias à Guangzhou, dans la province du Guangdong. Le 27 novembre 2015, il a été déclaré coupable d’avoir « organisé un rassemblement dans le but de troubler l’ordre public » et « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public » et a été condamné à six ans d’emprisonnement. En 2016, il a observé une grève de la faim pendant plus de trois mois pour protester contre les mauvais traitements que les autorités lui avaient infligés. Il a été remis en liberté en août 2019.
L’épouse de Yang Maodong, Zhang Qing, a quitté la Chine avec leur fils et leur fille et a obtenu l’asile aux États-Unis en 2009. Zhang Qing s’est vu diagnotiquer un cancer et suit actuellement une chimiothérapie de 24 semaines, après avoir subi une intervention chirurgicale majeure au début du mois de janvier.

En septembre 2015, Yang Maodong a reçu le prestigieux prix Front Line Defenders pour ses activités de militant des droits humains.
Amnesty International a recensé de nombreux cas dans lesquels les autorités chinoises ont restreint arbitrairement le droit à la liberté de circuler et de voyager de défenseur.es des droits humains et de dissident.es. Ces restrictions comprennent le rejet de demandes de passeport au nom de la sécurité nationale, ainsi que le fait de bloquer des personnes dans les aéroports et d’interdire à des particuliers d’acheter des billets de train.

Amnesty International a également recueilli des informations sur des cas de familles de défenseur.es des droits humains et de militant.es que l’on a soumis à des actes de harcèlement et d’intimidation pour faire pression sur ces défenseur.s des droits humains et militant.s afin qu’ils mettent fin à leurs activités.

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