Le 12 février 2025, les autorités marocaines ont libéré Idris Hasan (dont le nom chinois officiel est Yidiresi Aishan), un défenseur ouïghour des droits humains âgé de 36 ans, au bout de trois ans et demi de détention. Idris Hasan a été arrêté le 19 juillet 2021 à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca, en provenance d’Istanbul. Il a été arrêté sur la base d’une notice rouge diffusée par Interpol à la demande de la Chine, qui l’accusait d’infractions liées au terrorisme - charges motivées selon Amnesty International par des considérations politiques, en raison de son travail consistant à recueillir des informations sur les violations des droits humains commises contre les Ouïghour·e·s dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.
La législation chinoise contient une définition trop large et vague du « terrorisme » et de l’« extrémisme », qui est utilisée pour persécuter les Ouïghour·e·s et d’autres minorités ethniques musulmanes.
Bien qu’Interpol ait annulée la notice rouge en août 2021, les autorités marocaines ont maintenu Idris Hasan en détention. En décembre 2021, la Cour de cassation du Maroc s’est prononcée en faveur de son extradition vers la Chine, ce qui l’exposerait à un risque réel de détention arbitraire, de torture ou de disparition forcée. Amnesty International s’est mobilisée contre son extradition vers la Chine, indiquant que le renvoyer vers ce pays enfreindrait le principe de « non-refoulement », qui interdit de transférer des personnes vers un pays ou une juridiction où elles risqueraient véritablement d’être victimes de graves violations des droits humains.
Le 12 février, Idris Hasan a été remis à l’office du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Maroc, où sa demande de réinstallation a été officiellement acceptée aux États-Unis. Le lendemain, il est arrivé à Washington, où il a retrouvé des sympathisant·e·s. Lorsqu’il a parlé de sa libération, Idris Hasan a exprimé sa profonde gratitude envers toutes les personnes ayant pris sa défense.
Son épouse, Zaynura Hasan, a fait part de son soulagement dans un message à Amnesty International :
« Merci beaucoup à tous et toutes ; sans votre aide, nous n’aurions pas pu sauver mon mari. Que dieu vous bénisse [...] La plupart des gens pensaient que c’était sans espoir, mais des défenseur·e·s des droits humains comme vous se sont battus pour lui - et il a finalement été sauvé. »
Le cas d’Idris Hasan nous rappelle les menaces persistantes pesant sur les militant·e·s ouïghours. Amnesty International continue à demander aux gouvernements du monde entier de protéger les Ouïghour·e·s risquant d’être persécutés, et de respecter leurs engagements en faveur des droits humains et de la protection des réfugié·e·s.