Steven Itlay, un militant politique papou pacifique, a été reconnu coupable d’« incitation » et condamné à un an d’emprisonnement à Timika, dans la province de Papouasie.
Steven Itlay, dirigeant de la section de Timika du Comité national de Papouasie occidentale (KNPB), a été condamné le 22 novembre à un an d’emprisonnement pour « incitation ». Il a été reconnu coupable par le tribunal de district de la ville de Timika (PN Timika) aux termes de l’article 160 du Code pénal indonésien (KUPH, Kitab Undang-Undang Hukum Pidana), qui réprime « toute personne qui incite oralement ou par écrit le public à commettre un acte répréhensible, un acte violent contre l’autorité publique ou tout autre acte de désobéissance ». Le temps qu’il a déjà passé en détention depuis le 5 avril sera déduit de sa peine.
Quinze militants politiques ont été arrêtés le 5 avril alors qu’ils s’étaient rassemblés pacifiquement pour participer à une prière commune dans l’arrière-cour d’une église, dans le village d’Utikini (district de Kuala Kencana, division administrative du Mimika, province de Papouasie). La police du Mimika a remis en liberté 13 des militants au bout de deux jours.
Steven Itlay a été poursuivi pour avoir prononcé un discours politique pendant la prière et pour avoir distribué des tracts pour une manifestation en amont de cette prière. Il a été reconnu non coupable des accusations initiales de « rébellion » (makar) aux termes des articles 106 et 110 du Code pénal indonésien, mais il a été reconnu coupable et condamné pour l’infraction moins grave d’« incitation », qui est punie d’une peine plus légère. Amnesty International considère Steven Itlay comme un prisonnier d’opinion, poursuivi et emprisonné uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.