Un militant politique papou arrêté le 5 avril en raison de ses activités politiques pacifiques souffre de douleurs thoraciques et de fréquents maux de tête du fait de mauvaises conditions de détention. Inculpé de « rébellion » (makar), ce militant risque la réclusion à perpétuité.
Steven Itlay, militant politique papou, s’est vu refuser l’accès à des soins médicaux par la police du sous-district (Polsek) de Mimika Baru. Celle-ci a par ailleurs imposé des restrictions concernant les visites de sa famille et de son avocat. Steven Itlay souffre de douleurs thoraciques et de fréquents maux de tête depuis qu’il est détenu dans une pièce où l’air circule mal et où il n’y a pas assez de lumière naturelle. La police de Mimika Baru limite la durée des visites des membres de sa famille à 10 minutes seulement. Les conversations qu’il a avec eux sont en outre surveillées et la police leur interdit de parler dans leur dialecte local. Steven Itlay ne reçoit par ailleurs que deux repas par jour, constitués soit de riz, soit de nouilles instantanées.
Le 5 avril, la police du district de Mimika a arrêté Steven Itlay et 14 autres militants politiques papous pour avoir participé à une prière commune dans l’arrière-cour de l’église GKII Jemaat Gologota, dans le village d’Utikini (district de Kuala Kencana, province de Papouasie). Ce rassemblement avait été organisé pour soutenir l’adhésion, en tant que membre à part entière, du Mouvement de libération uni pour la Papouasie occidentale (ULMWP), un organisme papou pacifique regroupant plusieurs mouvements indépendantistes, au Groupe mélanésien Fer de lance (GMFL), une organisation intergouvernementale sous-régionale du Pacifique. La police a libéré 13 des militants sans inculpation au bout de deux jours. Steven Itlay a quant à lui été inculpé de « rébellion » aux termes de l’article 106 du Code pénal indonésien (KUHP). Il risque la réclusion à perpétuité. Un autre militant, Jus Wenda, a été inculpé de mauvais traitements envers le responsable des forces de police du district de Mimika aux termes de l’article 351(1) du Code pénal. Jus Wenda, qui nie cette version des faits, risque une peine d’emprisonnement de 32 mois.
Steven Itlay et Jus Wenda sont détenus dans les locaux de la police du sous-district de Mimika Baru (district de Mimika, province de Papouasie).