Le militant politique Ebrahim Sharif a été condamné à un an d’emprisonnement. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Ebrahim Sharif a été condamné à un an de prison le 24 février 2016. La Haute cour criminelle – située à Manama, la capitale du pays – l’a déclaré coupable d’« incitation à la haine et au mépris à l’égard du régime », mais l’a acquitté d’« incitation à renverser le régime en employant la force et des moyens illégaux ». Ces deux chefs d’inculpation étaient uniquement liés à un discours pacifique que cet homme a prononcé en juillet 2015. Celui-ci n’a jamais utilisé ou prôné la violence. Il s’agit d’un prisonnier d’opinion.
Le ministère public a publié une déclaration dans laquelle il explique examiner la décision de justice rendue dans cette affaire. Il a 30 jours pour formuler un recours, contre 15 jours pour la défense.
Après l’arrestation d’Ebrahim Sharif, ses avocats ont pu lui rendre visite sur son lieu de détention – au poste de police d’Al Hala, au nord de Manama – mais ils n’ont pas pu discuter de l’affaire en privé car deux policiers se trouvaient avec eux, la porte était ouverte, et une caméra et un micro avaient été installés dans la pièce. Ils ont seulement pu lui donner un exemplaire de son dossier, qui avait été examiné au préalable par des agents de police et de la Direction des enquêtes criminelles. Le droit à la confidentialité entre un avocat et son client est un élément important du droit à un procès équitable.
Dans son discours de juillet 2015, dont Amnesty International a pris connaissance, Ebrahim Sharif évoquait le besoin de réformes à Bahreïn, soulignait l’engagement de l’opposition politique en faveur de la non-violence et appelait le gouvernement à introduire des réformes économiques essentielles pour éviter l’aggravation de la crise.