Le 24 septembre, des hommes en civil ont tenté d’enlever le militant politique papou Agustinus Aud à son domicile de Sorong (province de Papouasie occidentale). Ce militant a organisé de nombreuses manifestations pacifiques contre les politiques menées par l’État indonésien en Papouasie.
Le 24 septembre vers 3 heures du matin, au moins 10 hommes en civil dont le visage était couvert d’un foulard et qui prétendaient être des policiers ont encerclé le domicile d’Agustinus Aud, porte-parole de la section de Sorong du Comité national de Papouasie occidentale (KNPB). Ils ont frappé à la porte et aux fenêtres, intimant l’ordre de sortir à Agustinus Aud. Certains d’entre eux ont brisé des vitres et Agustinus Aud a remarqué que deux étaient armés de fusils. Il a refusé de sortir et a pu téléphoner à des amis pour leur demander de venir immédiatement. Il pensait qu’il allait être enlevé puis tué comme Martinus Yohame, un autre membre de la section de Sorong du KNPB assassiné en août 2014.
À 4 heures du matin, six de ses amis se sont rendus chez lui et ont vu au moins 10 hommes armés de pistolets et de fusils près de la maison, ainsi qu’un minibus et trois motos. Dès leur arrivée, les hommes sont partis. Au cours des mois précédents, Agustinus Aud avait organisé de nombreuses conférences de presse et manifestations pacifiques afin que le Mouvement de libération uni pour la Papouasie occidentale (ULMWP), un groupe d’organisations papoues en faveur de l’indépendance, devienne un membre à part entière du Groupe mélanésien Fer de lance (GMFL), une organisation intergouvernementale sous-régionale du Pacifique. Par ailleurs, il a soulevé la question des nombreuses violations des droits humains commises par les forces de sécurité en Papouasie.
La tentative d’enlèvement d’Agustinus Aud illustre les dangers auxquels sont confrontés les militants politiques dans la région indonésienne de Papouasie et l’impunité dont jouissent les agents des forces de sécurité qui violent les droits humains.