Le défenseur saoudien des droits humains Mohammad al Otaibi est détenu au secret en Arabie saoudite depuis le 28 mai, après avoir été expulsé du Qatar. Cet homme est un prisonnier d’opinion et risque de subir des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.
Mohammad al Otaibi a été arrêté à l’aéroport de Doha, au Qatar, et expulsé vers l’Arabie saoudite le 25 mai. Il n’a pas communiqué avec sa famille depuis qu’il a appelé son frère le 28 mai, pour lui dire qu’il était détenu à la prison de Dammam, dans la province de l’Est, en Arabie saoudite. Le 5 juin, l’un de ses proches s’est rendu à la prison de Dammam, mais n’a pas été autorisé à le voir. Mohammad al Otaibi est détenu au secret sans pouvoir consulter d’avocat ni contacter sa famille. Il risque de subir des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.
Le 24 mai vers 20 heures, Mohammad al Otaibi et son épouse Salwa al Shehri s’apprêtaient à embarquer sur un vol à destination de la Norvège, qui leur avait accordé le statut de réfugiés. Cependant, des représentants de l’État du Qatar les en ont empêchés et ont dit à Mohammad al Otaibi qu’il n’était autorisé à se rendre qu’en Arabie saoudite s’il quittait le Qatar. Après avoir quitté l’aéroport de Doha pour regagner leur lieu de résidence, Mohammad al Otaibi a reçu un appel des services de l’immigration qui lui demandaient de retourner à l’aéroport afin qu’ils puissent résoudre le problème. Dès son arrivée, il a été arrêté par des agents de la Sûreté de l’État et emmené dans un lieu inconnu.
Le 25 mai, le frère de Mohammad al Otaibi s’est rendu au siège de la Sûreté de l’État, à Doha ; des représentants de l’État l’ont informé que son frère y était détenu et on lui a demandé de revenir trois jours plus tard. Le 28 mai, Salwa al Shehri a appelé la Sûreté de l’État, qui lui a indiqué que son mari avait été expulsé vers l’Arabie saoudite. En vérifiant ses déplacements sur Internet, elle a découvert qu’il avait quitté le Qatar pour l’Arabie saoudite le 25 mai à 3 h 03 du matin, soit quelques heures seulement après son arrestation à l’aéroport de Doha.
Le procès de Mohammad al Otaibi pour des charges en lien avec ses activités militantes pacifiques s’est ouvert le 30 octobre 2016. La prochaine audience est prévue pour le 12 juillet.