Écrire Un militant soudanais risque d’^être expulsé sous peu

Le militant politique soudanais Alaa Aldin al Difana risque d’être expulsé à tout moment vers le Soudan, où il pourrait subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Il est actuellement détenu dans un lieu inconnu. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
D’après des informations communiquées à Amnesty International, la famille d’Alaa Aldin Daffalla al Difana a reçu un appel téléphonique le 9 juillet de la part de représentants de la prison d’Abha, au sud-ouest du pays, où il est détenu depuis le 25 mai, pour l’informer qu’il avait été transféré vers Riyadh, la capitale. Ils ont cependant refusé de révéler à la famille dans quelle prison il avait été emmené. Le 6 juin, des représentants de la prison d’Abha avaient demandé à Alaa Aldin al Difana de signer et d’apposer son empreinte digitale sur un document déjà signé par son employeur, déclarant que celui-ci ne lui devait aucune somme d’argent et qu’il n’avait plus aucune obligation envers son employeur. Ces événements récents laissent craindre fortement que les autorités ne s’apprêtent à renvoyer Alaa Aldin al Difana au Soudan, où il risquerait d’être victime de détention arbitraire, d’un procès inique, de torture et d’autres formes de mauvais traitements.
Alaa Aldin al Difana a été arrêté le 26 décembre 2016 par quatre agents des forces de sécurité du ministère de l’Intérieur dans son appartement à La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Il a été interrogé à de nombreuses reprises entre le moment de son arrestation et la mi-mars. Au cours de cette période, il a été maintenu en détention au secret à l’isolement la plupart du temps. D’après des informations communiquées à Amnesty International, ses interrogatoires ont été menés par les services de sécurité saoudiens, et à une occasion, par des représentants soudanais en Arabie saoudite. Alaa Aldin al Difana a été interrogé sur son rôle dans les actions de désobéissance civile au Soudan et a été accusé d’avoir incité des personnes à rejoindre le mouvement. Il a été privé d’avocat tout au long de sa détention et des interrogatoires qu’il a subis.
Alaa Aldin al Difana a dans un premier temps été placé en détention dans la prison de Dhahban, à l’extérieur de Djedda, dans l’ouest du pays. Le 25 mai, il a été transféré vers un établissement pénitentiaire à Abha. Alaa Aldin al Difana est un journaliste et un militant de l’opposition de longue date, qui réclame des réformes politiques et sociales au Soudan. Plus récemment, il a exprimé sur sa page Facebook son soutien aux actions de désobéissance civile de novembre et décembre 2016 au Soudan.

Alaa Aldin al Difana est un membre du parti politique d’opposition Oumma (Hizb al Umma al Qawmi) au Soudan. Sur sa page Facebook, il a parlé des problèmes d’erreurs médicales dans les hôpitaux soudanais et de corruption au sein des ministères du gouvernement soudanais. Il est également un journaliste réputé et a écrit pour de nombreux sites Internet soudanais. D’après sa famille, il a déjà été arrêté en 2003, 2007, 2011 et 2012 en raison de son militantisme au Soudan. Il vit en Arabie saoudite depuis 2012.

Amnesty International a récemment fait état de la détention de deux autres militants soudanais résidant en Arabie saoudite, Elgassim Mohamed Seed Ahmed, 52 ans, et Elwaleed Imam Hassan Taha, 44 ans, qui risquent également d’être expulsés à tout moment vers le Soudan. Voir Amnesty International, Action urgente : Arabie saoudite. Deux Soudanais risquent d’être expulsés (https://www.amnesty.org/fr/documents/mde23/6439/2017/fr/).

Amnesty International a aussi recueilli des informations sur des dizaines de cas et reçu de nombreux signalements faisant état de la répression menée par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) contre les activités d’opposants politiques, de défenseurs des droits humains et de militants de la société civile en 2016 et au début de l’année 2017. Entre novembre 2016 et février 2017, le NISS a arrêté des dizaines de membres du parti d’opposition et d’autres militants qui avaient soutenu les actions de désobéissance civile de novembre et décembre 2016, organisées pour protester contre l’augmentation du coût du carburant, de l’électricité, des transports, de la nourriture et des médicaments au Soudan. Les personnes arrêtées ont subi divers actes de torture et d’autres mauvais traitements ; certaines ont notamment été soumises à des décharges électriques, frappées, fouettées, enfermées à l’isolement, et soumises à une pression psychologique intense, dont des menaces de viol lors des interrogatoires. Dans de nombreux cas, les militants ont été maintenus en détention durant des semaines ou des mois sans être inculpés d’aucun crime.

Le principe de « non-refoulement » interdit à l’Arabie saoudite de renvoyer des personnes dans un pays ou sur un territoire où elles risqueraient véritablement d’être victimes de graves atteintes aux droits humains. Il relève du droit international coutumier et s’applique par conséquent à tous les États, qu’ils aient ou non ratifié les traités concernés. Par ailleurs, en tant qu’État partie à la Convention contre la torture, l’Arabie saoudite est tenue de ne pas renvoyer de personnes dans des pays où de solides éléments portent à croire qu’elles risqueraient d’être soumises à la torture.

Nom : Alaa Aldin Daffalla al Difana
Homme

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