Le régime d’isolement auquel était soumise la militante bahreïnite des droits humains Ebtisam al Saegh a été levé à la suite d’une grève de la faim qu’elle a observée pendant deux jours pour protester contre ses conditions de détention. Cette femme est une prisonnière d’opinion. Les autorités ont entrepris de mener une enquête sur ses allégations de torture et d’agression sexuelle durant sa détention en mai.
Le 15 août, le régime d’isolement auquel était soumise la militante des droits humains Ebtisam al Saegh a été levé après une seconde grève de la faim qu’elle a observée pendant deux jours pour protester contre sa détention à l’isolement dans une cellule habituellement réservée aux détenues très malades au centre de détention pour femmes de Madinat Isa, à Manama (la capitale de Bahreïn). Ebtisam al Saegh est maintenant autorisée à téléphoner chaque jour à sa famille et à recevoir une visite par semaine. Elle bénéficie en outre d’un suivi médical régulier. Le 24 août, le médiateur de l’Agence de sécurité nationale (ASN) a informé son mari que son bureau enquêtait sur ses allégations de mauvais traitements et d’agression sexuelle circulant dans les médias.
Ebtisam al Saegh a été arrêtée le 3 juillet après avoir tweeté un message dénonçant les violences infligées aux femmes détenues au centre de détention de Madinat Isa. Elle a été interrogée dans un lieu tenu secret situé en dehors des centres de détention, probablement le bâtiment de l’ASN à al Muharraq, puis placée à l’isolement dans la prison pour femmes. Elle n’a pas été autorisée à contacter ses proches ni un avocat lors de l’interrogatoire, malgré ses multiples demandes. Le 18 juillet, Ebtisam al Saegh a été inculpée par le département en charge des crimes terroristes, en présence d’un avocat, de « s’être servie d’activités en faveur des droits humains comme couverture pour communiquer et coopérer avec la Fondation Alkarama en vue de lui fournir des informations et de fausses nouvelles sur la situation à Bahreïn afin de nuire à son image à l’étranger ». Sa détention a été prolongée de six mois, dans l’attente de l’achèvement de l’enquête.
Le 23 juillet, un médecin légiste a établi qu’Ebtisam al Saegh souffrait d’une fracture à la main gauche et d’une côte cassée, causées lors de son placement en détention le 26 mai 2017 et des actes de torture qu’elle a alors subis, dont des agressions sexuelles. Amnesty International pense que son arrestation est liée à son travail de défense des droits humains.