L’avocate et militante des droits humains Siti Kasim a été inculpée d’« entrave à l’action d’un fonctionnaire » à la suite d’une descente de police lors d’un événement organisé par des personnes transgenres en avril 2016. Si elle est reconnue coupable, elle pourrait être condamnée à deux ans de prison ou une amende de 10 000 ringgits, voire les deux.
Le 3 avril 2016, le département fédéral des Affaires islamiques (JAWI) a effectué une descente lors d’un concours de beauté privé pour personnes transgenres. Si les concours de beauté sont généralement interdits pour les femmes musulmanes en Malaisie en vertu des lois religieuses, les autorités ont spécifiquement visé des membres de la communauté transgenre.
Siti Kasim, avocate et militante des droits humains qui était présente sur place, a mis en cause la légitimité de cette descente car les représentants des autorités religieuses y ont procédé sans mandat et n’étaient pas accompagnés par la police, comme l’exige la législation malaisienne.
Le 7 avril 2016, elle a été arrêtée pour « intimidation » et « entrave à l’action d’un fonctionnaire » pour avoir demandé si les agents du JAWI avaient un mandat pour procéder à cette opération. Elle a ensuite été libérée. Plus d’un an après, le 13 juin 2017, elle a été informée qu’elle allait être poursuivie devant le tribunal de première instance de Kuala-Lumpur pour « entrave à l’action d’un fonctionnaire » au titre du Code pénal.
Le 23 juin 2017, Siti Kasim a plaidé non coupable de ce chef d’accusation et a été libérée sous caution. La prochaine audience est prévue pour le 22 août. Si elle est reconnue coupable, elle encourt deux ans de prison et/ou une amende de 10 000 ringgits.
Amnesty International craint que les poursuites engagées contre Siti Kasim, dans le contexte des discriminations visant la communauté transgenre, ne constituent une nouvelle manœuvre des autorités malaisiennes pour réduire au silence les défenseurs des droits humains et nuire à leur travail dans le pays.