La défenseure des droits humains Pavitri Manjhi a déclaré qu’un policier lui avait rendu visite à son domicile dans le village de Benghari (État du Chhattisgarh) le 13 juin 2018, et l’avait forcée à signer une fausse déclaration écrite. Bien que Pavitri Manjhi ait porté plainte pour les menaces et les manœuvres d’intimidation et de harcèlement dont elle fait l’objet, la police n’a pas encore ouvert d’enquête.
Pavitri Manjhi a déclaré qu’un représentant de la police s’était rendu à son domicile le 13 juin 2018 et l’avait forcée à signer une fausse déclaration écrite indiquant qu’elle n’avait pas été menacée par des représentants d’entreprises. Cinq jours plus tard, le 18 juin, Pavitri Manjhi a déposé une deuxième plainte auprès de l’inspecteur général de la police régionale, concernant les manœuvres de harcèlement dont elle a fait l’objet en raison de son militantisme pacifique. Elle avait déposé une première plainte le 17 avril auprès du commissaire de la police locale.
Le 22 juin, un représentant local qui avait signé en tant que témoin l’acte de vente pour l’achat présumé frauduleux de terres appartenant à des Adivasis a demandé aux habitants du village de Benghari de montrer leur carte d’identité. Lorsque Pavitri Manjhi lui a demandé la raison pour laquelle il souhaitait voir ces documents, il a répondu par des agressions verbales et a menacé de la frapper.
Pavitri Manjhi a été en première ligne des mouvements de protestation contre deux entreprises privées qui auraient dépossédé des Adivasis de leurs terres dans le cadre de la construction d’une centrale thermique entre 2009 et 2011 et d’une centrale électrique à biomasse entre 2004 et 2007. Pavitri Manjhi et d’autres militants ont fondé l’organisation Adivasi Dalit Mazdoor Kisan Sangharsh, un groupe local de soutien aux personnes souhaitant porter plainte au titre des dispositions de la Loi relative aux castes et tribus répertoriées (prévention des atrocités), une loi destinée à protéger les droits des Dalits et des Adivasis et qui érige en infraction l’expropriation de Dalits et d’Adivasis.
Bien que de très nombreux villageois adivasis affirmant avoir été expropriés en juin 2017 aient porté plainte, la police continue de refuser de dresser des procès-verbaux introductifs, la première étape d’une enquête judiciaire.