Après plus de 18 mois en résidence surveillée, la militante sahraouie Sultana Khaya a enfin pu quitter sa maison le 30 mai pour bénéficier d’une prise en charge médicale des séquelles physiques et psychologiques des agressions qu’elle a subies aux mains de la police.
Sultana Khaya est partie avec sa sœur Luaara Khaya et deux bénévoles américains qui ont passé deux mois avec elles pour les protéger d’autres violences de la part des policiers. Des membres des forces de sécurité les ont suivis de sa maison située à Boujdour, au Sahara occidental, à celle où ils ont logé dans la ville de Laâyoune pendant deux jours, qu’ils ont encerclée tout du long. Cependant, ils n’ont pas tenté d’empêcher physiquement Sultana Khaya ou les bénévoles de quitter le pays. Le 1er juin, le groupe a pu se rendre dans les îles Canaries et il est arrivé en Espagne continentale le 3 juin.
C’est un soulagement que Sultana Khaya ait pu quitter son pays en sécurité, mais rien ne garantit qu’elle sera autorisée à revenir au Sahara occidental.
Sultana Khaya a été placée arbitrairement en résidence surveillée par les autorités marocaines le 19 novembre 2020. Des membres des forces de sécurité étaient postés devant sa maison depuis lors. Les autorités n’ont jamais présenté de mandat d’arrêt ni de décision de justice à Sultana Khaya, et elles ne l’ont jamais informée du motif de son assignation à domicile.
Il semblerait que la mobilisation mondiale ait contribué à attirer l’attention sur la situation de Sultana Khaya et sur les graves violations des droits humains commises contre elle et sa famille par les autorités marocaines. La visibilité apportée à son cas par l’Action urgente a accentué la pression en faveur d’une levée de l’assignation à domicile.
Sultana Khaya et ses proches sont reconnaissants envers toutes les personnes qui ont envoyé des lettres au chef du gouvernement marocain. Elle nous rappelle que l’assignation à domicile n’a toujours pas été officiellement levée et que les autorités n’ont pas encore ouvert d’enquête officielle sur les violences commises contre elle et sa famille.
Amnesty International continuera de suivre sa situation et réagira comme il convient selon l’évolution de celle-ci.