Six militants du mouvement de jeunes Lutte pour le changement (LUCHA) ont été arrêtés à Goma quelques heures avant une opération « ville morte » menée à l’instigation de l’opposition et de la société civile. L’objectif de l’opération était de protester contre le retard pris dans l’organisation de l’élection présidentielle de 2016 en République démocratique du Congo (RDC).
Six militants du mouvement de jeunes LUCHA ont été arrêtés le 16 février au petit matin à Goma. Des agents armés des forces de sécurité ont fait irruption dans la maison où Rebecca Kavugho, Serge Sivyavugha, Justin Kambale Mutsongo, Melka Kamundu, John Anipenda et Ghislain Muhiwa s’étaient réunis. Ces militants préparaient des tracts pour l’opération « ville morte » sur lesquels étaient inscrits des messages appelant le gouvernement à faire en sorte que les élections législatives de 2016 se tiennent dans les délais prévus par la Constitution.
Le 17 février, les autorités ont annoncé qu’ils comparaîtraient le lendemain au tribunal de grande instance de Goma dans le cadre d’une procédure accélérée, qui s’applique en cas de flagrant délit.
À la première audience, le tribunal a identifié les six prévenus et le procureur a présenté les éléments à charge. Les militants ont été inculpés d’incitation à la haine raciale et d’appartenance à une organisation criminelle. Le procès devait reprendre le 19 février à midi.
Amnesty International considère les six prévenus comme des prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits aux libertés d’expression et de réunion.