Les militants tchadiens Nadjo Kaina Palmer et Bertrand Sollo ont été condamnés à six mois d’emprisonnement avec sursis. Ils ont décidé d’interjeter appel. Ils avaient été arrêtés et inculpés de conspiration et d’appel à un rassemblement non autorisé.
Le 4 mai, Nadjo Kaina Palmer, porte-parole du mouvement citoyen Iyina (« Nous sommes fatigués » en arabe tchadien), et Bertrand Sollo, rapporteur national francophone d’Iyina, ont été déclarés coupables de « tentative de rassemblement » par la Haute Cour de justice, qui siège à N’Djamena. Ils ont été condamnés à six mois d’emprisonnement avec sursis. Le procureur de la République avait requis cinq ans d’emprisonnement à leur encontre. Leurs avocats ont interjeté appel.
Dingamnayal Nely Versinis, président du Collectif tchadien contre la vie chère, également arrêté le 12 avril, a été relaxé et libéré le 27 avril au motif qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments à charge. Le procureur de la République avait requis à son encontre une peine de six mois d’emprisonnement pour faux et usage de faux.
Nadjo Kaina Palmer et Bertrand Sollo ont été arrêtés le 6 et le 15 avril, respectivement. Les trois hommes cités ont été arrêtés par des agents de l’Agence nationale de sécurité (ANS) et détenus au secret, avant d’être emmenés au siège de la police judiciaire, à N’Djamena, le 24 avril. Ils ont été interrogés par la police judiciaire le jour même, en l’absence de leurs avocats. Nadjo Kaina Palmer et Bertrand Sollo ont été détenus à la prison d’Amsinéné en attendant le jugement.
Lorsqu’ils étaient détenus, Amnesty International les considérait comme des prisonniers d’opinion, arrêtés et condamnés seulement pour avoir exercé, pourtant pacifiquement, leur droit à la liberté d’expression.