Écrire Des militants détenus pour un projet de manifestations pacifiques

Mahamat Nour Ibedou, Younous Mahadjir, Nadjo Kaina Palmer et Céline Narmadji sont détenus par la police judiciaire à N’Djamena (Tchad) pour avoir projeté d’organiser des manifestations pacifiques qui devaient se dérouler les 22 et 29 mars et dont l’objectif était de protester contre la candidature du président Idriss Déby. Ils ont été inculpés de « trouble à l’ordre public » et de « désobéissance à un ordre légitime ».

Mahamat Nour Ibedou et Younous Mahadjir, porte-parole de la plateforme Ça suffit, qui rassemble des organisations de la société civile, ont été arrêtés le 21 et le 22 mars, respectivement. Nadjo Kaina Palmer, coordonnateur du mouvement de jeunes Iyina (« Nous sommes fatigués » en arabe tchadien), a été interpellé quant à lui le 22 mars et Céline Narmadji, porte-parole du mouvement de la société civile Trop c’est trop !, le 23. Ces quatre militants s’étaient présentés au siège de la police judiciaire, à N’Djamena, pour interrogatoire sur convocation du procureur général, Alghassim Khamis. Ils y sont détenus.

Des agents de la police judiciaire et de l’Agence nationale de sécurité (ANS) ont effectué des perquisitions aux domiciles de Nadjo Kaina Palmer et de Céline Narmadji le 21 et le 22 mars, respectivement. Ils ont saisi la carte d’identité de Nadjo Kaina Palmer, des affiches et des sifflets qui devaient servir pendant la manifestation, ainsi que de la farine de millet. Le frère de cet homme, Ézéchiel Kaina, a été arrêté sur place. Emmené en garde à vue, il a été relâché le 22 mars vers 19 heures. Trois agents de la police judiciaire ont passé la nuit à attendre Nadjo Kaina Palmer chez lui.

Les quatre militants concernés prévoyaient d’organiser des manifestations pacifiques publiques, qui devaient se dérouler les 22 et 29 mars. L’objectif de ces rassemblements était de protester contre le fait que le président en exercice, Idriss Déby, brigue un cinquième mandat. Les personnes citées ont été inculpées de « trouble à l’ordre public » et de « désobéissance à un ordre légitime ».

Il y a 14 candidats en lice pour la prochaine élection présidentielle au Tchad, qui se tiendra le 10 avril. La campagne électorale a débuté le 20 mars.
Parmi les candidats figure le président Idriss Déby, qui a pris le pouvoir en 1990 après avoir renversé Hissène Habré ; il brigue un cinquième mandat. En 2005, la Constitution a été modifiée de manière à éliminer la limite fixée auparavant à deux mandats présidentiels.
Pour des raisons de sécurité, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Ahmat Mahamat Bachir, a annoncé publiquement le 19 mars que toutes les manifestations publiques ne relevant pas de la campagne électorale seraient interdites.

D’après les informations reçues par les partenaires d’Amnesty International au Tchad, plusieurs défenseurs des droits humains sont entrés dans la clandestinité depuis le 21 mars car la police et l’ANS cherchent à les arrêter pour leur rôle dans la plateforme Ça suffit et le mouvement de jeunes Iyina.

Le 22 mars, l’organisation a publié un communiqué de presse appelant à la libération immédiate de Mahamat Nour Ibedou et de Nadjo Kaina Palmer (https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/03/tchad-les-autorites-doivent-liberer-deux-activistes-arrets-pour-avoir-prepare-une-manifestation-pacifique/).

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