Deux militants en faveur de la démocratie, qui font partie d’un groupe de personnes arrêtées le 6 novembre, ont été inculpés de tentative de « renversement » du gouvernement au titre de l’article 79 du Code pénal vietnamien. Ils sont détenus au secret et risquent d’être torturés ou maltraités.
Lưu Văn Vịnh, un militant en faveur de la démocratie, a été arrêté chez lui à Ho Chi Minh-Ville le 6 novembre à midi. Nguyễn Văn Đức Do a également été arrêté chez lui à Ho Chi Minh-Ville aux environs de 19 h 30 le même jour. Le 17 novembre, leurs familles ont été informées qu’ils étaient incarcérés au centre de détention n° 4 de Phan Dang Luu, dans le district de Phú Nhuận et qu’ils faisaient l’objet d’une enquête sur leurs liens présumés avec la « Coalition pour l’autodétermination du peuple vietnamien » (Liên Minh Dân Tộc Việt Nam), au titre de l’article 79 du Code pénal. L’article prévoit entre cinq ans d’emprisonnement et la réclusion à perpétuité, voire la peine de mort. La Coalition cherche à obtenir des réformes politiques et à mettre fin au monopole du parti au pouvoir, le Parti communiste vietnamien. Les deux hommes sont détenus au secret, une pratique qui favorise la torture et les autres mauvais traitements, en violation de l’interdiction de la torture figurant dans les traités internationaux relatifs aux droits humains, notamment la Convention contre la torture, à laquelle le Viêt-Nam est partie.
Lưu Văn Vịnh a été frappé à la tête, au visage et à l’abdomen devant sa famille par des hommes en civil, puis enlevé avant d’être ramené deux heures plus tard, lorsque la police est arrivée avec un mandat d’arrestation. Après avoir tenté plusieurs fois de le voir, sa famille a reçu le 17 novembre une notification officielle des motifs de son arrestation. Le même jour, la demande déposée par leur avocat pour représenter Lưu Văn Vịnh a été rejetée. La famille de Nguyễn Văn Đức Do n’a pas su où il était détenu avant le 11 novembre, et n’en a reçu la notification officielle que le 17 novembre.
Les deux hommes ont participé à des manifestations pacifiques sur la catastrophe écologique de Formosa en avril, et à des manifestations antichinoises. Plusieurs autres personnes arrêtées à la même époque ont été libérées après avoir été détenues jusqu’à cinq jours. L’une d’entre elles a signalé qu’elles avaient été frappées au cours de leur détention.