Défenseur des droits humains, Ezzat Ghoniem est cofondateur et directeur de la Coordination égyptienne pour les droits et les libertés. Il est détenu depuis près d’un mois pour des accusations infondées, tout comme les journalistes Mustafa al Aassar, Hassan al Banna et Moataz Wadnan, ainsi que l’avocat Azzoz Mahgoub.
Le 1er mars, les autorités égyptiennes ont arrêté Ezzat Ghoniem, défenseur des droits humains et cofondateur de la Coordination égyptienne pour les droits et les libertés, alors qu’il rentrait chez lui. Il a été détenu et interrogé pendant trois jours, au bureau du procureur de la sûreté de l’État, sans pouvoir consulter un avocat. Les autorités n’ont fourni aucune information sur le lieu où il se trouve, et il pourrait être victime d’une disparition forcée.
Des membres de l’Agence nationale de sécurité ont filmé Ezzat Ghoniem sans son consentement et le ministère de l’Intérieur a plus tard publié des extraits de la vidéo sur sa page Facebook, affirmant qu’Ezzat Ghoniem faisait partie d’un complot organisé de « terrorisme des droits humains ». Il est actuellement détenu au centre pénitentiaire de Tora, au sud du Caire, dans l’attente d’investigations pour avoir rejoint une organisation interdite, diffusé de fausses informations et fourni à des organismes internationaux de fausses informations, dans le cadre de l’affaire 441/2018.
Le 4 février, les autorités ont arrêté le journaliste Mustafa al Aassar et son colocataire Hassan al Banna Mubarak, lui aussi journaliste, alors qu’ils se rendaient à leur travail à Guizeh. Les deux hommes ont « disparu » pendant 13 jours. Le 16 février, elles ont interpellé le journaliste Moataz Wadnan, après qu’il a interviewé Hisham Genena, ancien responsable de l’Egyptian Central Auditing Organization. Puis, elles ont interpellé Hisham Genena, qui a publiquement soutenu le candidat potentiel à l’élection présidentielle Sami Anan, lui aussi arrêté après avoir annoncé sa candidature face au président Abdelfatah al Sissi. Mustafa Al Aassar, Hassan al Banna et Moataz Wadnan sont actuellement incarcérés à la prison de Tora, dans le cadre de la même affaire qu’Ezzat Ghoniem, dans l’attente de l’enquête portant sur les accusations de publication de fausses informations dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale et d’adhésion à une « organisation interdite ».
Le 1er mars, l’avocat Azzoz Mahgoub a également été arrêté. Il défend Mona Mahmoud, alias « Om Zubida », actuellement détenue après avoir témoigné dans une vidéo de la BBC, dans laquelle elle décrivait la torture et la disparition forcée dont sa fille est victime. Azzoz Mahgoub est détenu à la prison de Tora dans l’attente d’investigations pour avoir rejoint une « organisation interdite », diffusé de fausses nouvelles et fourni de fausses informations à des organismes internationaux. S’ils sont reconnus coupables, les accusés risquent jusqu’à 15 ans d’emprisonnement. Amnesty International pense qu’ils ont été arrêtés uniquement pour avoir défendu pacifiquement les droits humains et exercé leur droit à la liberté d’expression.