Le 13 mars, un communiqué du Conseil des ministres du Niger a été rendu public, concernant les mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus COVID-19, dont une interdiction de tous les regroupements susceptibles de rassembler au moins 1 000 personnes.
Une manifestation avait déjà été prévue le 15 mars, à Niamey et dans d’autres villes, organisée par la société civile pour réclamer la tenue d’une enquête sur les allégations de détournement de fonds révélés par un audit du ministère de la Défense. Les organisateurs ont décidé de maintenir la manifestation malgré l’interdiction. À l’aube du 15 mars, les forces de sécurité ont bloqué toutes les routes menant au site où devait se tenir la manifestation, la place de la Concertation à Niamey.
Au moins trois personnes sont mortes lorsque les forces de sécurité ont dispersé avec violence le rassemblement, au moyen de gaz lacrymogène. Des dégâts importants ont été constatés : plusieurs magasins ont pris feu près du marché de Tagabati.
Les six militants ont été arrêtés et placés en détention. Karim Tanko a été remis en liberté à titre provisoire le 19 avril, et Moussa Tchangari et Habibou Soumaila le 30.
La situation des droits humains au Niger sera examinée à la prochaine session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (13 novembre-3 décembre 2020) et dans le cadre de l’Examen périodique universel auquel le Conseil des droits de l’homme procédera lors de sa trente-huitième session (3-14 mai 2021).