Écrire Des militants libérés sont placés sous contrôle judiciaire

Les militants guinéens en faveur de la démocratie Ibrahima Diallo et Sékou Koundono ont été remis en liberté le 13 mars, mais sont toujours inculpés et demeurent tous deux sous contrôle judiciaire.

Amnesty International estime que les charges retenues contre eux – agression, outrage à un fonctionnaire public et production et diffusion de données menaçant l’ordre public et la sécurité – sont forgées de toutes pièces et doivent être abandonnées immédiatement et sans condition, dans l’attente des conclusions d’une enquête.

Le 7 mars, Ibrahima Diallo, coordinateur des opérations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), se trouvait chez lui avec son épouse Asmaou Barry et le militant Sékou Koundono lorsqu’une vingtaine d’agents de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) sont entrés dans la maison, sans mandat.

Selon l’épouse d’Ibrahima Diallo, deux agents de la BRI ont escaladé le mur pour ouvrir le portail. Ils ont cassé le portail, puis la deuxième porte pour entrer dans la maison.

Le FNDC est une coalition d’organisations non gouvernementales et de partis d’opposition qui ont boycotté le processus de consultation à l’origine des manifestations nationales contre une éventuelle révision de la Constitution en octobre 2019. Depuis que le FNDC a annoncé les premières manifestations, de nombreux manifestants et passants ont été tués au cours d’actions de protestation. Des dirigeants de mouvements en faveur de la démocratie et de nombreux manifestants ont été arrêtés et condamnés.

Le 22 octobre 2019, le tribunal de Dixinn a déclaré Abdourahamane Sano, Alpha Soumah (alias Bill de Sam), Ibrahima Diallo, Bailo Barry et Sékou Koundouno coupables d’« incitation directe à un rassemblement non armé ». Abdourahamane Sano a été condamné à un an de prison et les autres à six mois. Ils ont été libérés sous caution le 28 novembre 2019, dans l’attente de l’examen de leur recours.

La veille de leur arrestation, le FNDC avait organisé une conférence de presse à la maison de la presse de Conakry pour répondre aux accusations portées contre eux par le directeur de la Direction centrale de la police judiciaire (DPJ). Au cours de cette conférence de presse, ils ont accusé le commissaire Fabou Camara, à la tête de la DPJ, d’avoir procédé à des écoutes téléphoniques, à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements.

Durant une conférence de presse tenue le 5 mars 2020, le commissaire Fabou Camara a établi un lien entre l’incendie d’une citerne dans le quartier de Tombolia, dans la nuit du 26 au 27 février, et les activités du FNDC. Il a expliqué comment, au moyen d’infiltrations et de mises sur écoute téléphonique, les services de police sous sa direction sont parvenus à la conclusion que l’incendie comptait parmi les nombreux actes de violence décidés au cours d’une réunion de planification à laquelle « d’autres membres du FNDC ont participé ».

Après avoir été reportés, les élections législatives et un référendum constitutionnel se tiendront en Guinée le 22 mars.
Amnesty International a recensé plusieurs arrestations et détentions arbitraires visant des opposants au référendum.

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