Le 6 mai, les autorités de la RDC ont décrété l’état de siège dans deux provinces de l’est du pays : l’Ituri et le Nord-Kivu. Selon les autorités, cette décision visait à rétablir la paix et la sécurité dans les deux provinces, en proie depuis des décennies à des conflits armés et à des violences qui ont causé la mort de plusieurs milliers de personnes et qui en ont contraint bien plus encore à s’enfuir de chez elles. Au titre de ce régime spécial, l’administration civile, notamment l’administration judiciaire, a été remplacée par l’administration militaire.
Amnesty International est fermement opposée à ce que des civils soient jugés par des tribunaux militaires. Les tribunaux militaires ne sont à ce jour pas encore pleinement opérationnels, ce qui retarde l’administration de la justice pour des milliers de personnes dans ces deux provinces. La déclaration d’Amnesty International sur la proclamation de l’état de siège est disponible ici.
Elisée Lwatumba Kasonia suit actuellement sa dernière année d’études secondaires. Il risque de ne pas pouvoir passer l’examen national qui donne accès aux études du troisième cycle. Eric Muhindo Muvumbu est marié et père de deux enfants âgés de 8 et 2 ans. Son petit commerce a fait faillite en raison de son absence prolongée, et sa femme doit donc batailler pour subvenir seule aux besoins de leurs deux enfants.
Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a statué que les personnes détenues uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains devaient être immédiatement libérées. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a appelé tous les États membres, dans sa résolution 466 sur les prisons et les conditions de détention en Afrique, à libérer différentes catégories de détenus dans le contexte de la pandémie de COVID-19, notamment les défenseurs des droits humains, « afin de réduire la surpopulation carcérale et d’endiguer la propagation du coronavirus ».