Avant qu’Elisée Lwatumba Kasonia et Eric Muhindo Muvumbu ne soient relâchés, le ministre des Droits humains a appelé publiquement à leur libération lorsqu’il s’est rendu dans le Nord-Kivu le 14 juillet.
Elisée Lwatumba Kasonia suit actuellement sa dernière année d’études secondaires. Il n’a pas été en mesure de terminer les tests préliminaires pour passer l’examen national qui donne accès aux études de troisième cycle. Eric Muhindo Muvumbu est marié et père de deux enfants âgés de 8 et 2 ans. Son petit commerce a fait faillite en raison de son absence prolongée, et sa femme doit donc batailler pour subvenir seule aux besoins de leurs deux enfants.
Le 6 mai, les autorités de la RDC ont décrété l’état de siège dans deux provinces de l’est du pays, l’Ituri et le Nord- Kivu. Selon les autorités, cette décision visait à rétablir la paix et la sécurité dans les deux provinces, en proie depuis des décennies à des conflits armés et à des violences qui ont causé la mort de plusieurs milliers de personnes et qui en ont contraint bien plus encore à s’enfuir de chez elles. Au titre de la loi martiale, l’administration civile, notamment la justice, a été remplacée par l’administration militaire.
Amnesty International est fermement opposée à ce que des civils soient jugés par des tribunaux militaires, qui ne sont à ce jour pas encore pleinement opérationnels, ce qui retarde l’administration de la justice pour des milliers de personnes dans ces deux provinces. La déclaration d’Amnesty International sur la proclamation de l’état de siège est disponible ici.