Écrire Des militants risquent d’être condamnés à une peine de six mois à un an d’emprisonnement

Quatre militants vont être jugés pour avoir projeté d’organiser des manifestations pacifiques afin de protester contre la volonté du président Idriss Deby de briguer un nouveau mandat. Ils sont actuellement détenus à la prison d’Amsinéné, à N’Djaména, et risquent d’être condamnés à des peines de six mois à un an d’emprisonnement.

Mahamat Nour Ibedou et Younous Mahadjir, porte-parole de la plateforme d’organisations de la société civile Ça suffit, ont été arrêtés les 21 et 22 mars respectivement. Nadjo Kaina Palmer, coordonnateur du mouvement de jeunes Iyina (« on est fatigués », en arabe tchadien) a été arrêté le 22 mars. Céline Narmadji, porte-parole du mouvement de la société civile Trop c’est trop ?!, a été arrêtée le 23 mars. Ces quatre personnes ont été arrêtées après qu’elles se furent rendues au siège de la police judiciaire pour un interrogatoire, sur convocation du procureur de la République de N’Djaména, Alghassim Khamis.

Mahamat Nour Ibedou, Younous Mahadjir, Nadjo Kaina Palmer et Céline Narmadji ont été placés en détention au siège de la police judiciaire à N’Djaména avant d’être transférés à la prison d’Amsinéné le 24 mars vers 13 heures.

Les quatre militants projetaient, au nom de leurs organisations respectives, d’organiser des manifestations pacifiques qui devaient avoir lieu les 22 et 29 mars. L’objectif était de protester contre la volonté du président actuel, Idriss Deby, de briguer un cinquième mandat présidentiel.

Ils ont tous les quatre été inculpés d’incitation à un rassemblement non armé, de trouble à l’ordre public, et de désobéissance à un ordre légitime. Leur procès est prévu pour le 31 mars. S’ils sont déclarés coupables, ils risquent d’être condamnés à des peines allant de six mois à un an d’emprisonnement.

Il y a 14 candidats en lice pour la prochaine élection présidentielle au Tchad, qui se tiendra le 10 avril. La campagne électorale a débuté le 20 mars.
Parmi les candidats figure le président Idriss Déby, qui a pris le pouvoir en 1990 après avoir renversé Hissène Habré, et qui est au pouvoir depuis 25 ans ; il brigue un cinquième mandat. En 2005, la Constitution tchadienne a été modifiée de manière à éliminer la limite fixée auparavant à deux mandats présidentiels.

Invoquant des raisons de sécurité, le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l’Immigration, Ahmat Mahamat Bachir, a annoncé publiquement le 19 mars que toutes les manifestations publiques ne relevant pas de la campagne électorale étaient interdites.

D’après les informations reçues par des partenaires d’Amnesty International au Tchad, plusieurs militants et défenseurs des droits humains sont entrés dans la clandestinité depuis le 21 mars car la police et l’Agence nationale de sécurité cherchent à les arrêter en raison de leur participation à la plateforme Ça suffit et au mouvement de jeunes Iyina.

Le 22 mars, l’organisation a publié un communiqué de presse appelant à la libération immédiate de Mahamat Nour Ibedou et de Nadjo Kaina Palmer : https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/03/tchad-les-autorites-doivent-liberer-deux-activistes-arrets-pour-avoir-prepare-une-manifestation-pacifique/

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