Jean Mulenda, Patrick Mbuya, Jean-Pierre Tshibitshabu et Éric Omari, des militants congolais en faveur de la démocratie, ont été condamnés à huit mois d’emprisonnement le 30 août. Ils ont interjeté appel de leur peine. Un cinquième militant, Timothée Mbuya, n’a pas encore été jugé. Ces cinq hommes ont été arrêtés le 31 juillet pour avoir participé à des manifestations publiques appelant à la publication du calendrier électoral. Ils sont actuellement en détention.
Jean Mulenda, Patrick Mbuya, Jean-Pierre Tshibitshabu, Éric Omari et Timothée Mbuya, des militants congolais en faveur de la démocratie, figuraient parmi les neuf personnes arrêtées par la police devant une église catholique de Lubumbashi (province du Haut-Katanga) où ils avaient assisté à une messe. Ils s’apprêtaient à défiler jusqu’au bureau local de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) afin de lire et de remettre une pétition demandant la publication du calendrier électoral. Outre la manifestation prévue à Lubumbashi, d’autres avaient été organisées dans toute la République démocratique du Congo (RDC) par des mouvements de jeunes et des organisations de la société civile. Au moins 100 autres personnes ont été arrêtées lors de ces rassemblements dans une dizaine de villes du pays et libérées sans inculpation quelques heures plus tard. Quatre des neuf militants dont il est question plus haut ont aussi été libérés sans inculpation. Les cinq autres ont été inculpés de « provocation » et d’« incitation à désobéir à une autorité publique » puis transférés le soir même à la prison centrale de Kasapa, à Lubumbashi.
La libération sous caution leur a été refusée le 7 août par une juridiction inférieure et, le 9 août, ils ont perdu leur appel. Jean Mulenda, Patrick Mbuya, Jean-Pierre Tshibitshabu et Éric Omari ont été déclarés coupables le 30 août et condamnés à huit mois de prison. Ils ont tous interjeté appel de leur peine et il sera statué à ce sujet le 25 septembre. L’affaire de Timothée Mbuya a été traitée séparément. En effet, il a saisi une juridiction supérieure. Les avocats des cinq militants ont indiqué que les gardiens de la prison avaient extorqué de l’argent aux familles en échange d’un droit de visite. Ils ont ajouté qu’ils avaient dû payer eux aussi les gardiens à plusieurs reprises pour pouvoir s’entretenir avec leurs clients.
Amnesty International considère Jean Mulenda, Timothée Mbuya, Patrick Mbuya, Jean-Pierre Tshibitshabu et Éric Omari comme des prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé, pourtant de manière pacifique, leur droit à la liberté d’expression.