Deux ressortissants soudanais sont détenus au secret depuis qu’ils ont été arrêtés en Arabie saoudite, le 21 décembre 2016, parce qu’ils avaient apporté leur soutien au mouvement de désobéissance civile au Soudan lancé récemment sur les réseaux sociaux. Ce sont des prisonniers d’opinion.
Elgassim Mohamed Seed Ahmed (52 ans) et Elwaleed Imam Hassan Taha (44 ans) ont été arrêtés le 21 décembre 2016 alors qu’ils quittaient leur bureau de Riyadh, la capitale saoudienne. Ils sont détenus arbitrairement à la prison d’Al Hair, située dans la même ville, et sont privés de tout contact avec leur famille et leurs avocats. Elgassim Seed Ahmed est le fondateur d’un groupe Facebook public appelé The tragedy of the military and Kiezan governance in Sudan. Selon sa famille, ce groupe était critique à l’égard du régime mais, depuis l’arrestation d’Elgassim Seed Ahmed, il a été piraté. Elwaleed Imam est membre de ce groupe. Le 19 décembre 2016, ces deux hommes ont apporté leur soutien sur les réseaux sociaux à une journée de désobéissance civile au Soudan, dont l’objectif était de protester contre les nouvelles mesures d’austérité économique imposées par le gouvernement.
Ils ont été arrêtés le 21 décembre vers 17 heures devant leur bureau par des agents des forces de sécurité en civil. Ils ont été conduits à leurs domiciles respectifs, où les agents ont effectué une perquisition. Les agents ont indiqué à la famille d’Elgassim Seed Ahmed qu’ils appartenaient à la division de la sécurité du ministère de l’Intérieur et que cet homme serait relâché avant minuit. Ils n’ont présenté de mandat d’arrêt ni d’autorisation de perquisition à aucune des deux familles.
Le 6 janvier, des agents de la Direction générale des enquêtes (également appelée Al Mabahith) se sont rendus sur le lieu de travail d’Elgassim Seed Ahmed et d’Elwaleed Imam et ont expliqué au directeur qu’ils étaient en détention pour toute la durée d’une « enquête secrète » et que les appels téléphoniques et les visites ne leur étaient pas autorisés. Ils lui ont demandé d’informer les familles, sans toutefois indiquer où se trouvaient les deux hommes. Les familles d’Elgassim Seed Ahmed et d’Elwaleed Imam se sont rendues au ministère de l’Intérieur les 16 et 17 janvier, respectivement. On leur a dit qu’ils étaient incarcérés à la prison d’Al Hair et ne pouvaient pas avoir de contact avec leurs proches ni leurs avocats. Les deux hommes sont détenus au secret depuis leur arrestation, le 21 décembre, ce qui laisse craindre qu’ils ne subissent des actes de torture ou d’autres mauvais traitements. Leurs familles craignent aussi qu’ils ne soient expulsés vers le Soudan, où ils risqueraient d’être victimes de torture et d’autres formes de mauvais traitements.